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BURKINA FASO. ATTAQUES TERRORISTES : UNE RÉSISTANCE POPULAIRE GÉNÉRALISÉE ET ENCADRÉE S’IMPOSE !

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Pour en finir avec les attaques terroristes meurtrière récurrentes au Burkina, des analystes suggèrent « une résistance populaire généralisée et encadrée » comme cela avait été le cas en France aux Nazis et au Vietnam face au Yankee. Lisez l’analyse de lepays.bf.

Au Burkina Faso, la vie, depuis pratiquement plus de 5 ans, est rythmée par des attaques terroristes meurtrières récurrentes, des deuils nationaux et des populations fuyant, au quotidien, leurs localités rendues invivables par les forces du mal. L’on avait eu la faiblesse de croire au début du phénomène, que les Forces de défense et de sécurité (FDS) prendraient très vite le dessus sur ces groupes armés qui sèment à tout va, la mort et la désolation sur leur passage.

Cet optimisme s’est vite estompé pour céder la place à un pessimisme individuel et collectif face à la capacité exceptionnelle de nuisance des terroristes. Et à chaque fois que ces derniers se signalent, ils laissent derrière eux immanquablement des greniers éventrés ou incendiés, des populations dans la psychose de les voir remettre le couvert, des macchabées parfois abandonnés aux charognards et la liste macabre est loin d’être exhaustive. L’acte le plus récent de cette nature a été enregistré à You dans la province du Loroum à environ 12 kilomètres de Titao et à une trentaine de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord.

Le bilan fait état de 41 morts dont de nombreux VDP (Volontaires pour la défense de la patrie). Avant ce drame, il y a eu ceux de Inata (plus de 50 morts), de Solhan (plus de 100 morts) et l’on en oublie, tant ces genres de massacres sont devenus presque quotidiens. Et bien malin, celui qui dirait quand est-ce que les Burkinabè se remettront enfin à vivre. Et ce spleen dure depuis 5 ans. Face à la colère populaire, l’on a changé les ministres en charge de la sécurité et de la défense comme des chemises ainsi que les chefs d’Etat- major des armées.

Le Burkina est dans une situation sécuritaire qui nécessite que l’on sorte des sentiers battus des systèmes de défense

Nonobstant cela, la situation sécuritaire ne s’est guère améliorée. L’on peut même avoir l’impression, et nous espérons être démenti par les faits, que l’Etat ne sait plus où donner de la tête face à la gravité de la situation. C’est pourquoi des populations, notamment celles du Bam, avaient pris l’initiative de s’organiser pour prendre en charge leur sécurité face à l’impuissance presqu’établie de l’Etat.

L’Assemblée nationale avait alors accompagné l’initiative en votant un texte portant création des VDP (Volontaires pour la défense de la patrie). Tous les partis politiques (majorité et opposition) représentés à l’hémicycle, avaient applaudi des deux mains l’avènement des VDP. Et en moins de trois ans de leur création, l’on peut faire le constat que bien d’entre eux, malgré leur détermination sur le terrain des opérations, ont perdu la vie dans des attaques terroristes. Le plus emblématique d’entre eux a perdu la vie dans l’attaque de You dans le Lorum. Vous l’aurez deviné, il s’agit du regretté Ladji Yoro.

De ce qui précède et pour autant que l’on veuille véritablement faire changer la peur de camp, l’on n’a pas d’autre choix que celui d’opter pour la résistance populaire généralisée et encadrée. Il faut, en effet, que les populations se rendent à l’évidence que les forces de l’ordre et les VDP seuls ne peuvent pas venir à bout des terroristes. Chacun à son niveau doit apporter sa pierre à la mise en place d’un large rassemblement contre le terrorisme. Bien sûr que cela mérite d’être encadré par les professionnels de la sécurité pour éviter d’éventuelles dérives.

En rappel, pendant la guerre de décembre 1985, entre le Burkina et le Mali, Thomas Sankara et ses camarades avaient fait le choix de la guerre populaire généralisée. A ce que l’on dit, ce concept avait contribué à semer la panique dans les rangs de l’ennemi. Outre cet exemple qui illustre l’efficacité et la pertinence de la guerre populaire généralisée face à l’adversité, l’on peut évoquer deux autres cas dans l’histoire.

Le premier s’est passé en France pendant la Seconde Guerre mondiale. En effet, pour vaincre les Nazis qui s’étaient rendus maîtres de la France par la force et qui commettaient d’atroces sévices et humiliations sur les populations, les Français s’étaient organisés en forces de résistance de l’intérieur. Et avec des moyens de fortune, ils ont contribué pour beaucoup à libérer leur pays de la barbarie nazie. L’autre illustration de l’efficacité de la résistance populaire, est le Viêtnam. L’histoire a retenu que c’est le peuple de ce pays, sous la houlette de grands stratèges militaires comme le général Giap, qui a fait plier la première puissance militaire du monde, c’est-à-dire les Etats-Unis d’Amérique.

Certes, comparaison n’est pas raison mais le Burkina Faso est dans une situation sécuritaire aujourd’hui qui nécessite que l’on sorte des sentiers battus des systèmes de défense pour explorer des pistes susceptibles de sauver le pays. Et You dans le Lorum pourrait être le déclic de cette approche.

Sidzabda
(*) https://lepays.bf/attaques-terroristes-meurtrieres-recurrentes-au-burkina/

L’image est celle du regretté Ladji Yoro, l’emblématique VDP (Volontaires pour la défense de la patrie).

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