Contre La sansure

REFONDATION DE L’ETAT ET BONNE GOUVERNANCE – UNE PRIORITÉ DU CNRD ?

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Près de cinq mois après la prise du pouvoir par un groupuscule au sein de l’armée, je reste toujours sur ma faim quant à la direction du pays durant cette transition. Aucun plan réel pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

A part les discours sournois et les actes ordinaires souvent magnifiés devant le petit écran de la RTG, les mois écoulés n’ont encore rien apporté de nouveau. Le système maintes fois décrié par le président de la transition est toujours là sans aucun plan de le remédier. Le népotisme et le clientélisme continuent de battre le plein en toute impunité !

Le slogan “l’homme qu’il faut à la place qu’il faut” ne semble pas être dans l’agenda des nouveaux maîtres du pays. La formation du gouvernement de la transition, et les multiples décrets qui continuent de tomber nuitamment, ne donnent pas l’espoir de voir la lumière à la conclusion de cette énième transition militaire. Je prie Dieu pour que cette transition réussisse pour l’intérêt du peuple. Je suis un fervent musulman et je crois fermement aux prières et au destin.

Cependant, on ne peut semer le vent, et espérer récolter autre chose que la tempête ! Je suis un expert en gestion de programmes et administration des affaires. J’ai eu la chance de travailler pour des grandes entreprises privées américaines de renommée internationale. L’expérience m’a démontré que pour réussir un projet quelconque, au-delà de la volonté, il faut un plan bien défini, un chronogramme bien établi, et surtout des ressources humaines qualifiées pour l’exécution du projet en tenant compte du budget et des contraintes.

Le président de la transition, jusqu’à preuve du contraire, a certes une volonté manifeste de refonder l’Etat et promouvoir la bonne gouvernance. Mais a-t-il les ressources humaines et financières nécessaires pour y arriver ? Fort malheureusement, je répondrais non ! On ne peut cumuler deux ou trois ministères en un seul département, coopter des novices à la tête de ses départements aussi vastes et complexes, et espérer du miracle. Pire, la composition du CNT, censé être l’organe législatif de la transition, me rend encore plus pessimiste.

Non, je suis convaincu que cette équipe gouvernementale et ce CNT ne sont pas faits pour une transition qui aspire faire de la refondation de l’Etat et la bonne gouvernance une priorité. On n’a pas besoin d’expliquer qu’un novice a besoin de temps pour exceller ! C’est pourquoi le président de cette transition militaire qu’on souhaite courte et réussie aurait mieux fait dans son choix des hommes qui l’accompagnent. Même si ses choix dans la hiérarchie militaire sont sans équivoque, il n’en est pas de même au niveau l’administration civile. Il faut l’avouer les hommes placés dans la hiérarchie militaire sont bien à la hauteur.

À ce niveau, on ne peut mieux faire ! Cependant ceux de l’administration civile restent à désirer. La plupart sont des novices coopter par affinité. Est-ce une méconnaissance de l’administration de la part du président de la transition ? En tout cas ça ne rassure pas !

Alpha Condé avait commis les mêmes erreurs après son installation à la tête de l’exécutif en 2010. Il avait formé un gouvernement de récompense composé de démagogues sans expérience aucune. Après cinq ans d’exercice du pouvoir avec une telle équipe moribonde, les résultats parlaient d’eux-mêmes ; un échec total ! On se rappelle d’ailleurs cette sortie honteuse d’Alpha Condé lors des campagnes présidentielles pour un second mandat “ je ne connaissais pas l’administration guinéenne, c’est mon frère Malick qui la connaissait ».

La Guinée continue de vivre les conséquences de cette forfaiture d’Alpha Condé dans son choix des hommes qui devraient l’accompagner. Le président de la transition devrait apprendre de ces erreurs d’Alpha Condé et les éviter pour la bonne marche transition. Malheureusement, ces erreurs se sont répétées et il faut vite les corriger pour remettre cette nième transition sur les rails.

A bon entendeur salut ! D’ici là, merci de contribuer au débat.

Note de l’auteur : Acceptons la pluralité des idées. Pas d’injures et rien que d’arguments.

Elhadj Aziz Bah

Consultant et chef d’entreprise

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