RIEN N’EST PAREIL, TOUT EST AU CAS PAR CAS !
En Guinée, les malhonnêtes ont pris l’habitude au lieu de prendre leurs responsabilités et répondre de leurs actes, ils essayent plutôt à entrainer des hommes honnêtes dans la même casserole qu’eux pour qu’on dise qu’ils sont tous pareils et qu’on oublie la responsabilité personnelle.
Ils veulent toujours qu’on dise : « Tous les politiciens sont ceci ou cela, tous les ministres ou hauts cadres ont puisé dans les caisses de l’Etat » alors qu’on sait tous qu’il y a eu des hommes et des femmes honnêtes qui ont servi ce pays sans avoir souillé leurs âmes. Au même moment, il y a aussi celles et ceux qui, au lieu de servir le peuple de Guinée, se sont servis de nous.
Le plus souvent, ils ont été nommés par népotisme parfois sans aucune compétence et ils ont commis des abus de pouvoir, des crimes économiques et pour certains, même des crimes de sang sont à leurs comptes. Alors comment pouvons-nous mettre tous ces gens-là dans le même lot ?
Actuellement, comme c’est le cas à chaque fois qu’il y a une transition en Guinée, on entend souvent parler de la récupération des biens de l’Etat, mais il faut savoir d’abord que dans les biens de l’Etat, il y a les domaines de l’Etat et dans les domaines de l’Etat se trouve le patrimoine bâti qui, à son tour, se divise en patrimoine bâti public et privé, en plus de plusieurs autres catégories de biens de l’Etat.
Parmi les biens de l’Etat, il y a ceux qui sont aliénables et ceux qui ne le sont pas. En d’autres termes, il y a des biens que l’Etat peut vendre, bailler ou louer en toute légalité. Et comme tout bien qu’on puisse vendre légalement, on peut l’acheter légalement aussi. Donc tous ceux qui ont acheté des biens vendables de l’Etat dans les conditions normales sont dans leur plein droit.

Les avocats de Cellou Dalein Diallo, qui poursuit le Patrimoine Bâtui public.
C’est pourquoi, il faut impérativement faire la différence, et on ne le rappellera jamais assez. Ceux qui ont acheté légalement des biens auprès de l’Etat sont différents de ceux qui sont en location ou dans un contrat de bail, et les conditions dans lesquelles ces achats ou ces contrats de baux ou de locations sont signées diffèrent. Il faut différencier encore à ceux qui occupent des domaines de l’Etat pour des postes qu’ils occupent ou qu’ils ont occupés. D’où la nécessité d’examiner les dossiers au cas par cas.
Il ne sert à rien de récupérer des biens aujourd’hui qui seront restitués demain et qui couteront beaucoup à l’Etat dans des contentieux judiciaires où l’Etat pourrait à son tour être sommé non seulement de restituer ces biens mais aussi de payer des dommages et intérêts, et il y aurait des personnes qui aujourd’hui doivent remettre des biens de l’Etat qui profiteraient de cette situation pour s’approprier de nouveau de ces biens. Le cas de Kaporo illustre bien cela.
Faire croire à l’opinion que tous ceux qui occupent des domaines de l’Etat ou qui ont acquis des biens auprès l’Etat sont fautifs est tout simplement malhonnête.
On apprend que le colonel Mamadi Doumbouya, en voulant donner l’exemple, a remis un domaine de l’Etat pour lequel il a pourtant un contrat de bail, dit-on. Avant de prendre cela comme exemple, il faut d’abord savoir quel type de contrat le lie à l’Etat, dans quelles conditions ce contrat a été signé et en fin est-ce que les clauses de ce contrat sont-elles respectées par les deux parties ? C’est si on a des réponses à toutes ces questions qu’on pourra dire si c’est un exemple ou pas et à qui il est destiné. De toute façon, cet exemple serait tout simplement destiné à ceux qui occupent les domaines de l’Etat dans les mêmes conditions que lui.
Il faut qu’on arrête en fin de mettre tous ceux qui occupent des domaines appartenant ou ayant appartenu à l’Etat et/ou tous ceux qui ont acquis des biens auprès l’Etat dans les mêmes casseroles. Sinon, on risque de mettre en pâturage certaines personnes honnêtes en les humiliant ou en confisquant leurs biens légalement acquis ou des domaines légalement occupés. Si on peut compter sur la justice guinéenne qui est désormais la boussole, que le CNRD nous le prouve.
Abdoul Salam Diallo
