Enquête exclusive: les opacités d’un pacte silencieux au sommet de l’Etat guinéen.

D’un bureau feutré de Dubaï aux arcanes de certaines capitales africaines, les fragments d’une énigme complexe se dévoilent progressivement. Au centre de cette affaire : un contrat aurifère scellé entre la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) et Emirates Minting Factory (EMR), dont l’exécution a rapidement viré à un contentieux.
𝑃𝑎𝑟 𝑙’𝑒́𝑞𝑢𝑖𝑝𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑗𝑜𝑖𝑛𝑡𝑒 𝑑’𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝐽𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑙𝑖𝑠𝑡𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑠𝑜𝑐𝑖𝑒́𝑡𝑒́ 𝑐𝑖𝑣𝑖𝑙𝑒
L’initiative initiale, actée le 23 février 2023, augurait pourtant d’une collaboration fructueuse entre la BCRG et EMR pour la fourniture d’or, le raffinage et le placement. Cependant, quelques livraisons suffirent à faire émerger une figure inattendue : Tidjane Koita. Le patron de l’Union des Orpailleurs de Guinée s’est vu imposer comme intermédiaire dans les transactions, une adjonction qui s’est opérée en marge du cadre contractuel originel.
Dès lors, l’opacité s’est épaissie. Des cargaisons ont été expédiées, dépourvues de documentation adéquate, affranchies de toute traçabilité et sans justification probante de leur origine. Face à ces anomalies, EMR a émis des alertes. Le Gouverneur de la BCRG a promis des clarifications par voie épistolaire. Ces assurances sont restées lettre morte.
En novembre 2024, des représentants d’EMR se sont rendus à Conakry afin de diligenter des vérifications sur le terrain. Ils y ont été retenus plusieurs jours, sans que les investigations escomptées ne puissent être menées à bien.
Dans l’intervalle, la BCRG a conclu un second accord avec M. Koita, portant sur la livraison de 20 tonnes d’or au prix de 3,5 dollars le gramme. Un tarif qualifié de « premium » qui suscite l’interrogation, voire l’inquiétude des experts.
Selon leurs analyses, aucune prime de marché ne saurait justifier un tel prix. Les cotations auraient ainsi fait l’objet d’ajustements inexpliqués. Un système verrouillé, à double détente, au sein duquel des pratiques de contournement aux relents de malversation semblent s’être immiscées.
La réaction des autorités demeure, à ce jour, un silence assourdissant. Aucune procédure judiciaire n’a été initiée. Aucune enquête parlementaire n’a été diligentée. Pas même une déclaration publique du président Mamadi Doumbouya, dont l’implication potentielle ne saurait être ignorée.
Le scandale prend de l’ampleur. Les institutions guinéennes vacillent sous le poids de ces révélations. Et une question lancinante demeure sans réponse : jusqu’à quel point ce système opaque peut-il se déliter sans engendrer de conséquences majeures pour la nation ?
Le peuple a droit de savoir. La kletocratie doit être combattue et éradiquée au profit d’une gouvernance vertueuse dans l’intérêt de la nation. Les masques vont tomber et la responsabilité de chaque acteur sera dévoilée.
Affaire à suivre…
𝐄́𝐪𝐮𝐢𝐩𝐞 𝐝’𝐢𝐧𝐯𝐞𝐬𝐭𝐢𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 :
𝐌𝐚𝐦𝐨𝐮𝐝𝐨𝐮 𝐁𝐚𝐛𝐢𝐥𝐚 𝐊𝐄𝐈̈𝐓𝐀
𝐀𝐛𝐨𝐮𝐛𝐚𝐜𝐚𝐫 𝐀𝐤𝐨𝐮𝐦𝐛𝐚 𝐃𝐈𝐀𝐋𝐋𝐎
𝐀𝐛𝐝𝐨𝐮𝐥 𝐋𝐚𝐭𝐢𝐟 𝐃𝐢𝐚𝐥𝐥𝐨
𝐒𝐞́𝐤𝐨𝐮 𝐊𝐨𝐮𝐧𝐝𝐨𝐮𝐧𝐨