Contre La sansure

Jacques GBONIMY raille Abdoulaye Kourouma

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Jacques GBONIMY, président de l’UPG, une des formations politiques membres de l’ANAD (Coalition politique dirigée par Cellou Dalein Diallo) n’est pas d’accord avec l’analyse de Abdoulaye Kourouma, président du RRD à propos de la diminution du nombre de places de l’ANAD en faveur de partis politiques marginaux.

 

Comme il fallait s’y attendre, la sortie de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) pour dénoncer le choix des 15 représentants politiques devant siéger sur le Conseil national de la transition (CNT) a été différemment accueilli par les observateurs ou acteurs politiques. Si majoritairement ils constatent qu’il « y a eu une espèce de triche à l’endroit de Cellou Dalein et de ses alliés, qui devraient gagner autant sinon davantage que tous les autres », d’autres, comme Abdoulaye Kourouma ont une explication.

 


Abdoulaye Kourouma du RRD

 

Le leader du RRD, estime que les arguments de l’ANAD « sont des discours de victimisation (…). L’ANAD savait pertinemment que Jacques Gbonimy et Jean Alfred Mathos sont en guerre de leadership car chacun se réclame président de l’UPG. Tous les deux ont déposé des listes. Le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation n’est pas là pour trancher entre eux« .

Pour le leader légal de l’UPG, dans des propos rapportés par mosaiqueguinee (*), « suite aux travaux de l’inter-coalition des partis politiques, quatre sièges ont été accordés à l’ANAD. Sur les quatre, l’UFDG a eu deux et les alliés UPG et UGDD ont eu chacun un siège conformément aux critères édictés à cet effet. Les dossiers constitués conformément à la lettre du MATD ont été déposés dans le lot de l’inter-coalition. À la publication du décret, l’ANAD, contrairement aux autres coalitions n’a obtenu que un siège sur quatre. Les raisons, seul le MATD peut donner des explications et non un leader qui s’arroge le titre de mandataire des partis politiques que l’ANAD ne reconnaît pas« .

Poursuivant, il indique : « Abdoulaye Kourouma de RRD qui se dit mandataire condamne l’ANAD qui a choisi l’UPG sachant qu’il y avait des problèmes entre Jacques GBONIMY et Alfred Mathos. C’est une contrevérité qui met en cause la continuité de l’Administration en Guinée. L’UPG a fait un congrès électif en 2019 qui a été reconnu par un acte du MATD conformément à l’article 17 de la charte des partis politiques. Cet acte n’a jamais été reconnu par Me Mathos et cela au mépris des lois de notre pays. Dire qu’il y a des problèmes entre deux personnes, il ne s’agit pas d’une question de personne mais de l’application des lois que nous votons pour réglementer la vie publique en Guinée« .

Après avoir souligné que « s’il y a des problèmes entre deux personnes à l’UPG, pourquoi rejeter le dossier de l’UGDD ? Quelles sont les motivations à ce niveau ?« , Jacques Gbonimy trouve que « les raisons sont ailleurs et loin de ce que mon frère Kourouma nous explique. Sa mission de mandataire qu’il s’est unilatéralement attribuée ne lui donne pas le droit d’argumenter le travail de la commission qui a siégé au MATD. Il n’a ni qualité ni mandat de se prononcer sur le travail de la commission de sélection du MATD. Si alors tel est le cas, il fait partie des mains noires que l’ANAD a dénoncées. C’est regrettable que les décisions administratives soient méprisées et que le MATD accepte lui-même d’aller dans le sillage de ses détracteurs« .


Le MATD a pris une décision contraire aux conclusions de l’inter-coalition des partis politiques. Le CNRD n’aurait pas dû cautionner cette injustice car, tout le monde sait que l’ANAD est la première force politique du pays.

Pour un commentateur, « il faut dire se dire la vérité : l’inter-coalition a accordé 4 sièges à l’ANAD, mais des mains noires au MATD, derrières lesquelles il faut voir l’ancienne majorité présidentielle du RPG a-e-c, qui conseillent le CNRD, ont annulé la décision de la classe politique au détriment de Dalein et de ses alliés. Tout le monde sait que l’ANAD c’est au moins 53 pour cent de l’électorat en Guinée. Cela s’est vérifié lors des communales de février 2018, du double scrutin du 22 mars 2020 et de la présidentielle du 18 octobre 2020. Si les chiffres de l’ANAD à cette présidentielle n’étaient pas bons, il y aurait eu des motifs de faire arrêter Dalein qui s’est autoproclamé vainqueur et le condamner. Mais Alpha Condé et les siens ont préféré imposer par la force des armes leurs résultats concoctés par le MATD, à la place de la CÉNI, comme l’a expliqué le Commissaire Alhassane Makanera Kaké« .

« En tout cas, explique cet analyste, si Cellou Dalein n’avait pas suivi les consignes de boycott des législatives du FNDC et déposé sa liste de candidats, beaucoup de partis comme ce RRD de Kourouma et les autres qui ont été nommés par Alpha Condé comme députés du parlement Damaro, n’auraient pas été sur la carte politique guinéenne. Et si les prochaines élections sont régulières, inclusives, libres, Dalein et ses alliés vont les remporter sans problèmes« .

Brehim Ould MAHMOUD

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