« C’est papa qui a dit » : Les révélations d’un général gabonais sur Noureddine, le fils d’Ali Bongo
Après la chute de son père Ali Bongo, Noureddine a rapidement pris la direction de la prison. La justice gabonaise lui reproche des faits de « haute trahison » et de « corruption active« . Le jeune homme avait notamment occupé le poste de coordinateur général des Affaires présidentielles sous le règne d’Ali Bongo.
Il profitait de cette position pour donner des ordres aux forces de défense et de sécurité au nom de son père. Même après avoir été débarqué du poste, le trentenaire, n’a pas perdu ses habitudes. C’est ce qu’a révélé le général Yves Barassouaga, le 04 octobre dernier, lors du Rassemblement national des grandes couleurs à Libreville.
« Les instructions qu’on me donne, on me dit que, « c’est papa qui les donne »« On est arrivé à un niveau où moi commandant en chef de la Gendarmerie, je me fais appeler par des intermédiaires. Et les instructions qu’on me donne, on me dit que, « c’est papa qui les donne« , alors que « papa » est soit disant là et qu’il peut me parler » a critiqué le haut gradé selon Gabonreview.
Il est persuadé qu’aucun responsable de l’armée ne pouvait se contenter d’une telle situation. « Vous ne pouvez pas être le commandant en chef de la Garde républicaine, de la Gendarmerie nationale, des Forces armées gabonaises et accepter d’exécuter les instructions qui vous viennent d’intermédiaires, sous prétexte que papa aurait dit » a assuré le général Barassoaga.
« Qui composait les différents gouvernements qui se sont succédé ? »
Ces interventions intempestives du fils d’Ali Bongo l’auraient finalement poussé à adhérer au projet de coup d’Etat, parce qu’il était difficile de savoir qui dirigeait le pays. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le mois dernier, le général Oligui indiquait déjà que M Bongo avait lui-même reconnu qu’il ne se souvenait plus de rien depuis son AVC en 2018. « Par conséquent, on est en droit de se demander qui composait les différents gouvernements qui se sont succédé ? Qui nommait les gens dans la haute administration ? Qui prenait effectivement les décisions ? » s’est interrogé le chef des putschistes.
Par Bernardin PATINVOH
(*) https://www.seneweb.com/news/Afrique/laquo-c-rsquo-est-papa-qui-a-dit-raquo-l_n_422794.html