Contre La sansure

Lancement des Assises nationales « inutiles »

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Organisées au rythme du CNRD du Colonel Mamadi Doumbouya, des Assises nationales se tiennent depuis hier (lundi 11 avril) à travers le pays. Comme lors des journées de concertations nationales de septembre dernier, quelques jours seulement après le renversement du régime d’Alpha Condé, ces assises qualifiées ‘d’inutiles‘ par de nombreux commentateurs et acteurs sociopolitiques, n’ont-elles pas pour seul objectif la recherche de voies et moyens favorisant une confiscation du pouvoir par les nouvelles autorités et ‘les mains noires’ qui les conseillent ?

 

Ils sont nombreux les observateurs de la scène politique guinéenne à se demander « les raisons pour lesquelles le CNRD, son gouvernement et son CNT, par tous les moyens, veulent écarter les forces vives de la nation du processus pouvant mener à un retour constitutionnel normal« . Est-ce pour cette raison que certains d’entre eux vont jusqu’à soutenir qu’entre « le CNRD et Alpha Condé il n’y a pas une espèce de deal pour écarter Sidya, Cellou, Mamadou Sylla et Kouyaté du pouvoir, car on sait qu’eux et leurs coalitions peuvent gagner lors des prochaines élections. Surtout Cellou Dalein Diallo« .

À l’ouverture des travaux dans la région de Conakry, présidés par Mgr Vincent Coulibaly et El-Hadj Mamadou Saliou Camara, le Premier Ministre Mohamed Béavogui a déclaré à cette occasion que l’objectif fixé par le Colonel Doumbouya, « c’est de nous réunir, nous rassembler et nous parler dans la paix, ce que nous savons bien faire dans nos traditions. Ce qu’il nous demande, c’est de nous entendre pour construire la Guinée de demain ».

Poursuivant, Mohamed Béavogui souligne que « la refondation de ce pays ne se fera par personne d’autre que par nous. Il faut qu’on la fasse dans la concertation, de façon consensuelle, de façon participative et de façon inclusive (…) Nous avons tout ce qu’il nous faut comme ressource pour ne dépendre de personne. Nous avons tout ce qu’il nous faut de foi islamique et chrétienne pour avancer et faire de notre pays, un beau pays, un pays de paix, un pays où on partage, où on mange bien, on se soigne bien, on s’éduque bien».

Hôtesse de ces assises, pour l’organisation desquelles n’ont pas été associées les forces vives de la nation, la Gouverneur de Conakry a indiqué «qu’il était temps pour l’ensemble des Guinéens de se mettre à table, face à face pour non seulement se parler, parler de tous leurs problèmes, de tous les maux et frustrations, mais surtout pour que nous puissions nous pardonner et être unis et prospères».

À quoi pense le PM Béavogui ? À l’échec des Assises et aux prochaines sanctions de la CEDEAO ?

Pour un commentateur, « ce n’est pas avec ces assises que le pays va trouver les voies de la réconciliation et du pardon, qui ne seront possibles qu’à travers la Justice et des compensations. Colonel Doumbouya et ses camarades auraient dû commencer par rappeler le décret baptisant l’aéroport de Conakry du nom de Sékou Touré, père de la dictature guinéenne et du retard économique du pays, notamment en raison de ses choix politiques, appuyés par le clanisme et l’ethnocentrisme. On ne peut même pas appeler cela assises nationales car, elles se tiennent sans la participation des véritables forces socioéconomiques et politiques« .

Pour un analystes politique, « si les mémorandums déposés par les différentes forces vives avaient été prises en considération par le CNRD et ses conseillers, c’est certain que notre transition aurait connu de meilleurs succès. Hélas, on parle de réconciliation, mais on spolie et emprisonne certains. La Justice n’est pas la boussole de ce régime, dont l’objectif est la confiscation du pouvoir. Reste maintenant à savoir comment ils vont le faire car, les sanctions n’ont même pas été appliquées, mais la situation socioéconomique est dure… »

 

Khady THIAM (collaboration I. S. BALDÉ)

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