Pour Baadiko Bah, « la CRIEF n’a pas grand-chose en mains »
Invité de ‘Mirador de FIM FM, le président de l’UFD, Mamadou Bah Baadiko, rappelle que « nous sommes à huit mois depuis le 5 septembre 2021. Jusque-là, il n’y a pas d’agenda de la transition, pas de durée de la transition. On ne sait même pas qui nous dirige, qui préside les destinées de la Guinée aujourd’hui« .
Pour cet ancien député de l’assemblée issue des élections controversées du 22 mars 2020, « aujourd’hui, quand vous voyez la façon dont les choses se déroulent, on ne va pas vers une transition raisonnable. Il y a tellement d’initiatives qui sont faites et on soupçonne que quelqu’un nous dise un jour de les laisser terminer leur travail. (…) tout se passe comme s’ils ont un agenda d’installer un autre pouvoir à la fin de la transition pour la continuation du CNRD sous d’autres formes. C’est le sentiment qu’on a… »
Baadiko a informé que son parti « n’ira pas faire semblant de dialoguer alors que nous estimons que les résultats qui sortiront de là ne pourront pas réellement répondre aux attentes, c’est-à-dire un véritable retour à l’ordre constitutionnel et que le pouvoir ne soit pas au bout du fusil dans ce pays ». Il explique que « le problème c’est que nous ne voulons pas que le débat politique soit noyé et qu’il soit noyauté et qu’on se retrouve un peu comme dans le CNT, où réellement l’élément politique est totalement minoritaire. C’est un problème de confiance« .
Poursuivant, il indique que « le problème fondamental c’est de savoir qui le dirige. Est-ce que les termes de référence ont été faits de façon consensuelle ? Et non pas parachutés par le CNRD de sa propre initiative sans aucune concertation. Et surtout qu’on n’a pas là-dedans des médiateurs internationaux, puisqu’on a quand même des divergences avec le CNRD… »
La CRIEF n’a pas grand-chose en mains
Parlant des affaires traitées par la CRIEF, il estime que « la CRIEF n’a pas grand-chose en mains. Ils (les magistrats) ont des présomptions, ils n’ont pas de preuves. Et je dis que même des avocats stagiaires peuvent balayer cela. Et dans un État de droit normal, ça ne peut pas résister puisque justement ça ne tient pas debout. On n’a pas mis l’élément technique en avant. On aurait dû mettre sérieusement des éléments techniques« .
Le leader de l’UFD soutient que « lorsque vous dites enrichissement illicite, ce n’est pas difficile à prouver. Quand vous dites détournement, corruption, blanchiment eh bien, il faut que ça soit documenté. Il faut qu’il y ait des faits, mais là on n’a rien. Ça veut dire donc tous ces gens-là ils vont être libérés d’une manière ou d’une autre… »
Pour un analyste politique, « les nouvelles autorités auraient dû créer une commission d’audit pour y nommer des spécialistes en la matière. Baadiko en est un. Probablement qu’il serait plus utile pour le pays dans une telle structure que sur le terrain politique. C’est un patriote qui assumerait un tel mandat avec professionnalisme. Le CNRD multiplie ses organismes de dialogue de ‘cons’ au lieu de créer des institutions républicaines fortes. Espérons qu’avec les mauvais de la CRIEF, un Commission des audits sera mise en place pour traiter professionnellement les dossiers« .