Affaire des indemnités des membres du CNT : La boulimie, la tare de la gestion publique
Quand sous d’autres cieux, des gouvernants acceptent renoncer ou diminuer leurs indemnités pour aider l’Etat à faire face à la crise du moment, au Mali, l’on affiche l’insatiable boulimie à l’égard des ressources publiques.
C’est après que la Cour constitutionnelle eut retoqué la loi organique relative aux indemnités et avantages des membres du Conseil National de transition (CNT) que toute la République semble s’mouvoir de ces privilèges accordés à nos « parlementaires ». Alors que la course effrénée vers les avantages pécuniaires des gouvernants (au sens large) est une marque de fabrique de la gestion publique au Mali.
En effet, eu égard aux faibles ressources dont dispose l’Etat malien, par ces temps de crise multidimensionnelle, les responsables politico-administratifs devraient faire preuve d’esprit de sacrifice, en se contentant du strict minimum comme motivations de leurs fonctions. Ce n’est pas le cas. L’on a vu des centaines de cadres, dont certains foncièrement incompétents, courir et se bousculer pour accéder à des postes qu’ils ne pouvaient obtenir par les urnes. Tellement, aucune frange de leurs concitoyens ne peut leur faire confiance pour en les responsabilisant dans un secteur de l’Etat.
Comment comprendre que des individus, sortis du néant par un décret du président de la Transition, aient pu se payer le luxe de s’arroger le droit de légiférer et de se donner des avantages, primes et indemnités grevant si substantiellement les finances publiques des 20 millions de Maliens ? Ne fait-on pas état de la bagatelle de 15 milliards de nos francs comme budget annuel du CNT ? Pour quels résultats ? Quel gâchis ! Chacun des membres de cet organe législatif de la Transition ne se tape-t-il pas dans la fourchette d’un million cinq cent mille francs par mois sur le dos du contribuable malien ? Comment les membres du CNT peuvent-ils prouver leur engagement à poser les jalons du Malikura avec cette soif insatiable de vivre comme de véritables sangsues, alors que l’Etat ploie sous d’énormes dettes ? Il urge que le pouvoir de transition agisse pour rectifier le tir et montrer au peuple que seuls les vrais patriotes, décidés à servir le pays, sont propulsés à des postes de responsabilité.
Par ailleurs, dans d’autres sphères publiques, il faut qu’une politique d’austérité et une véritable cure d’amaigrissement soient mise en œuvre dans l’intérêt du peuple ? C’est ainsi qu’aussi bien au sein du gouvernement que dans différents pans de l’administration publique, les ressources affectées aux indemnités, traitements et primes doivent être drastiquement revues à la baisse.
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