Abdourahamane Sanoh à propos de la transition : ‘’On va vers une impasse’’
Plus de 7 mois après le putsch du 5 septembre, l’ancien coordinateur du front national pour la défense de la constitution (FNDC) ne voit pas le bout du tunnel qui va sortir la Guinée de l’ornière. Abdourahamane Sanoh impute la responsabilité de la situation actuelle du pays à la classe politique.
‘’Il faut qu’on réalise que nous sommes dans un engrenage. Quand on dit qu’il faut que la transition réussisse, ce n’est pas parce que celle de Sékouba Konaté a échoué. Mais un coup d’Etat est d’abord la conséquence d’un échec de la classe politique’’, estime Abdourahamane Sanoh.
Selon lui, ‘’les militaires qui font irruption dans l’espace public ont toujours argué des situations qui pratiquement sont des vécus difficiles pour les populations. Parce que les dirigeants n’ont pas honoré leur contrat avec les populations. Malheureusement, il se trouve que les militaires non seulement étaient partie prenante de la gestion qui est décriée, mais ils ne sont pas non plus les mieux placés pour pouvoir redresser la situation’’.
‘’Aujourd’hui, nous sommes en train de chercher comment sortir de cette situation de la transition. Mais à observer de près le débat, on va vers une impasse à cause du fait que les militaires et les civils n’ont pas la même lecture de leurs rôles. Il me semble que les militaires ont l’impression que les autres veulent dire : ‘levez-vous on va s’asseoir’’’, analyse dans les Grandes gueules l’ancien chef du mouvement anti-troisième mandat.
Il dénonce l’attitude des politiciens qui, à l’en croire, après la transition de 2010 qui a porté Alpha Condé à la tête du pays, sont ‘’restés dans la même logique de combat : ‘Lève-toi, je vais m’asseoir’’’.
Abdourahamane Sanoh assure que ‘’ce problème a pour fondement la perception qu’on se fait du pouvoir public. C’est-à-dire le système où nous pensons qu’il faut s’enrichir. Les plus riches aujourd’hui de ce pays ne sont pas des commerçants, ce sont des fonctionnaires. Aussi longtemps que l’espace public serait utilisé de cette façon, on sera toujours dans une situation où le chien cherche à mordre sa queue’’.
(*) Par Djiwo BARRY
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