Contre La sansure

Ibrahima Lincoln Soumah, un des employés mis au chômage par le CNRD, prend la parole.

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C’était un mercredi sombre, marqué par l’annonce officielle du retrait des licences de nos confrères de FIM FM, Espace FM, Sweet FM, Djoma FM et TV. Leurs signaux ayant été brouillés depuis des mois, les autorités de la transition ont estimé nécessaire de révoquer leurs agréments.

Fana Soumah, ministre de l’Information et de la Communication, accuse ces médias de violation des termes du cahier des charges. Toutefois, cette justification est contestée par le chroniqueur de la renommée émission « Mirado » de FIM FM Guinée, Ibrahima Sory Lincoln Soumah, qui est aussi journaliste et responsable de production au groupe fréquence info média (FIM FM.)

Contacté par téléphone ce jeudi 23 mai 2024, par l’une de nos journalistes, Ibrahima Sory Lincoln Soumah a exprimé son regret face à cette nouvelle décision de la junte au pouvoir. « Étant donné les motifs de la décision, je suis surpris car lorsque le ministre Fana Soumah mentionne dans son arrêté que c’est dû à un manque de respect du cahier des charges, cela nous surprend. Qu’avons-nous donc manqué de respecter ? Rien n’est précisé. N’oublions pas l’absurdité de la situation. Rappelez-vous la première interruption quand les ondes ont été brouillées, un autre argument avait été avancé. Il était question de sécurité nationale pour justifier le brouillage des ondes. Cependant, ces raisons n’ont jamais été prouvées. Pendant six à sept mois, Espace et Djoma ont continué de diffuser leurs programmes. Quelles en ont été les conséquences ? Aucune ! Le pays n’a pas sombré dans le chaos. Rien de fâcheux ne s’est produit à travers le pays. », a-t-il insisté,

Avant d’ajouter, il a précisé qu’au moment où « les patrons (associations de presse) et tout le monde s’engageaient à mettre en place un organe d’autorégulation, c’est précisément ce jour-là que la décision de « retrait de licence » a été prise. Cela signifie que l’intention était de museler les grands médias et les émissions populaires, c’est la seule explication. Nous ne dérangeons personne, nous faisons notre travail qui consiste à rappeler aux autorités leurs engagements, à dénoncer la mauvaise gouvernance, à parler des enquêtes… Si nous faillons à cela, il y a la HAC (Haute Autorité de la Communication) pour intervenir. Mais cette action visait uniquement à réduire au silence les grands médias. C’était le plan. D’ailleurs, lorsque les ondes ont été brouillées, personne n’a assumé la responsabilité, ni l’État ni la HAC, pendant six à sept mois, jusqu’à ce que Bah Oury révèle que c’était le président qui était mécontent », a-t-il ajouté.

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