Corée du Sud-Afrique: marché fructueux au «pays du matin calme»
Une trentaine de dirigeants et des délégations d’une cinquantaine de pays africains! C’est dire combien à l’occasion du premier sommet Corée du Sud-Afrique, le «pays du matin calme» a fait le plein.
Ils ont, presque tous, répondu au tocsin sonné par le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, dans le but de développer, tant sur le plan politique qu’économique, l’axe Séoul-Afrique. Toutefois, «les moutons se promènent ensemble, mais n’ont pas le même prix», dit l’adage. C’est à ce titre qu’en plus du package global proposé au continent par le biais de l’Union africaine dont le président en exercice, le Mauritanien Mohamed Ghazouani est aussi co-président de ce sommet, Séoul a signé des accords bilatéraux spécifiques avec chaque Etat. Une option dans laquelle s’engouffreront certainement les Africains, qui jouent aujourd’hui, à fond, la carte de la diversification de leurs partenaires, selon le concept désormais à la mode. La Corée du Sud, quant à elle, se donne davantage d’opportunités pour faire son marché en minerais essentiels et en matières premières. Pour ce faire, la quatrième économie d’Asie n’a pas fait dans les détails pour séduire ses hôtes du continent noir.
C’est une véritable pluie de promesses alléchantes que Séoul a fait tomber sur ses partenaires africains. En plus des bourses qu’elle met déjà à la disposition des étudiants africains, la Corée du Sud, dans le but de booster les relations établies, il faut l’espérer, sur la base d’une confiance mutuelle, avec ses partenaires du continent noir, compte mettre l’accent sur le transfert de compétence. Dans le même temps, les Sud-Coréens très ouverts à la démocratie et au respect des droits de l’homme, malgré le voisinage encombrant de la très fermée Corée du Nord, montre sa volonté d’offrir à ses partenaires africains, des facilités dans les secteurs des technologies de pointe, de l’agriculture, des infrastructures et aussi de l’énergie. Et cerise sur le gâteau pour les Africains, Séoul a promis de doubler son aide au développement.
Il faut le dire de go, cet éventail très large de promesses n’est pas déployé pour les beaux yeux des Africains, mais à ces derniers de savoir en profiter dans la course au développement, afin d’atteindre la transformation industrielle de leurs matières premières qu’ils ont toujours bradées pour en acheter en retour, à des coûts exorbitants, les produits finis. Triste réalité pour les pays africains, dont la plupart, comme la Corée du Sud, sont passés par la case colonisation, avec ses conséquences dévastatrices pour le décollage économique. Contrairement aux pays africains, le «pays du matin calme», après avoir subi le joug japonais, a connu une trajectoire fulgurante qui le hisse aujourd’hui dans le cercle restreint des nations développées. Dans le même temps, dans leur majorité, les pays africains continuent de tendre la sébile, quittant souvent un ancien maître pour embrasser un nouveau, pour parfois revenir dans les bras de l’ancien.
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