Dr. Sékou Koureissy Condé : ‘’On veut que l’armée nationale, la société civile, les partis politiques pour une fois en Guinée…’’
Les discussions sur le retour à l’ordre constitutionnel au 31 décembre 2024 en Guinée, continuent d’alimenter les débats en Guinée. Le 28 mai dernier, plusieurs acteurs de la classe politique se sont retrouvés au siège de l’UFDG pour discuter du sujet. Cependant, lors de la deuxième rencontre de ces ténors de la classe politique, tenue au siège de l’UDG de Mamadou Sylla, l’absence du Dr. Sékou Koureissy Condé, président du parti ARENA a été constatée dans la salle.
Invité ce jeudi 6 mai 2024 chez nos confrères de West Africa TV, dans l’émission ‘’droit de savoir’’, le leader de l’ARENA a justifié son absence à cette deuxième rencontre. Dès l’entame de sa communication, il s’est d’abord adressé à ses pairs de la classe politique, pour ces derniers acceptent la diversité des opinions.
‘’Il faut qu’on se supporte dans la diversité des avis et des prises de position. Cela, avoir une position contraire ou variée, ne fait pas de l’autre un ennemi ou de l’autre forcément un ami. C’est le débat contradictoire qui enrichit le débat finalement. Donc, nous partis politiques, nous avons des projets de société différents, une vision différente, des programmes différents, et c’est ça l’essence même de la création des partis politiques. Parce que nous aspirons à la conquête, à la magistrature suprême, mais on n’est pas partis politiques que pour être président, ou pour être ambassadeur, ou pour être ministre. On est partis politiques aussi pour éduquer, pour former, pour orienter, et pour revendiquer’’, a-t-il déclaré, avant d’évoquer les raisons de son absence.
‘’Moi, je suis pour le retour à l’ordre constitutionnel, parce que je défends le cours normal de la République. Ceci dit, je suis pour le dialogue, pour atteindre le retour à l’ordre constitutionnel. C’est-à-dire, que la question n’est pas d’aller à l’ordre constitutionnel, le retour à l’ordre constitutionnel est de facto notre préoccupation, notre revendication, notre souci. Mais, puisque nous sommes nombreux à voir que le 31 décembre arrive et nous ne sommes pas dans la date, alors retrouvons-nous.
La difficulté, ce n’était pas seulement de parler aux autres, la difficulté c’est de se parler entre nous. Si cette étape est franchie, nous sommes parvenus à mobiliser une majorité, alors, disons le dialogue inclusif qui avait manqué, le dialogue inclusif qui avait raté, le dialogue inclusif qui était notre soif et notre revendication principale, va devenir possible pour demander à toutes les parties de faire une petite concession, de présenter des garanties et d’aller ensemble vers le retour à l’ordre constitutionnel. Et cela, ne veut pas dire qu’il faille attendre 10 ans, 5 ans, ça n’a rien à voir.
Moi, j’ai été secrétaire général du conseil national de la transition, avec Rabiatou Sarra Diallo, nous avons bouclé la transition en 8 mois. Mais, il y a tellement de bousculades, les gens pensent souvent que ce n’est pas possible de réaliser les grandes choses et puis chacun se suspecte. On pense que derrière, il y a un calcul. Non, non, non, on veut que l’armée nationale, la société civile, les partis politiques, pour une fois en Guinée, aillent ensemble et traversent le Rubicon ensemble. Et cela ne sera possible à mon avis que si nous faisons l’effort et le sacrifice des deux côtés de se mettre ensemble pour dire dans cette transition, au cours de cette transition, voilà ce qui a été fait, voilà ce qui n’a pas été fait, voilà ce qui reste à faire. S’il faut raccourcir, on le fait, s’il faut renforcer certains aspects, on le fait, en vue de rester dans le délai, dans la date. Mais si nous allons en rangs dispersés, si nous allons séparément, nous allons être des adversaires et pour un même objectif, ce sera difficile’’, a-t-il lancé.