Trop tard pour quitter la CEDEAO et même de s’opposer à elle !
Au lendemain de la prise du pouvoir par le Colonel Mamadi Doumbouya et son CNRD, lorsque la CEDEAO a annoncé des sanctions contre le pays, nous avions suggéré que les nouvelles autorités acceptent les mesures suspensives prises contre elles par l’organisation sous régionale. Nous avions suggéré qu’elles décident de porter plainte contre cette CEDEAO pour complicité dans le coup d’État constitutionnel du 22 mars 2020 et du hold up lors de l’élection présidentielle du 18 octobre de la même année.
Bientôt 8 mois depuis, le Ministre Ousmane Gaoual Diallo, bien installé dans son fauteuil de porte-parole d’un gouvernement qui veut une transition longue, pouvant déboucher sur la formation d’un parti/État, comme l’ont été le PDG-RDA de Sékou Touré (1958 – 1984), le PUP de Lansana Conté (né en 1992, ayant commencé en avril 1984, pour mourir officiellement lors de l’élection présidentielle de 2010), le RPG d’Alpha Condé (2010 à 2021), lors de son passage sur les ondes de FIM FM de ce 25 avril 2022, date du butoir donnée par la CEDEAO pour déposer le chronogramme de la transition, a laissé entendre que le régime du CNRD est prêt à affronter l’organisation sous-régionale qui, il semble l’oublier, est appuyée par l’Union africaine, les Nations-Unies, l’Union européenne et les Etats-Unis.
Prenant l’exemple sur la Mauritanie, Ousmane Gaoual Diallo, ancien conseiller politique de Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, formation politique qui l’a fait élire Député, estime que « si la Guinée devrait être en guerre la CEDEAO, elle prendra la décision de se retirer de la CEDEAO mais ce n’est pas ça qui est sur la table. Les nations adhèrent librement aux institutions internationales et s’en retirent aussi librement. Rien n’est exclu. La Mauritanie s’est retirée de la CEDEAO et continue sa vie. Est-ce qu’elle a été rayée de la carte d’Afrique. Il faut que les gens comprennent que la Guinée a tout aussi besoin de la CEDEAO pour continuer son chemin, mais la CEDEAO de la Guinée pour renforcer aussi la démocratie dans la sous-région. C’est un rapport d’interdépendance…« .
La Mauritanie a quitté la CEDEAO en décembre 2000, mais a signé des accords, en mai 2017, qui mèneront à son retour au sein de l’organisation. D’ailleurs, le Maroc voudrait en être membre. Le Roi Mohamed VI a effectué des tournées, y compris en Guinée, pour manifester son désir.
Le CNRD et son gouvernement n’ont plus les moyens de dicter à la CEDEAO leurs conditions. Comme le Mali est en train de le comprendre, Colonel Doumbouya et ses camarades du CNRD doivent réaliser que depuis qu’ils ont commencé à accepter les conditions fixées par la communauté internationale, ils n’ont plus de moyens de faire face aux pressions. Surtout que les forces vives de la nation (classe politique et forces sociales), à leur demande, ont produit des mémorandums réalistes pour une transition réussie. Les forces sociales de Guinée ont même appelé la communauté internationale à prolonger de deux semaines sa date butoir.
Il est trop tard pour quitter la CEDEAO, et même de s’opposer à elle. Les nouvelles autorités n’ont aucune légitimité pour engager le pays dans une telle opération. Et cette CEDEAO, vu les mémorandums soumis par les acteurs sociopolitiques du pays, pourrait bien décider que la transition guinéenne devra se terminer au plus tard le 5 septembre 2023 comme l’a proposé le FNDC. Date qui pourrait convenir aux forces vives guinéennes.