Plusieurs fois persécuté, Cellou Dalein Diallo reste toujours debout et droit face à la bête immonde
Son combat politique n’est pas un long fleuve tranquille. Loin s’en faut. Cellou Dalein Diallo, bien que riche d’un parcours politique atypique auréolé de succès, parsemé de victoires, jonché de triomphes, a fréquemment dû faire face aux pires adversités, affronter le cynisme le plus abject sur fond d’animosité et de haine.
Mais il refusera toujours de baisser les bras ou la garde, encore moins verser dans la victimisation inutile. Lui à qui les rivaux, les jaloux et les satrapes qui ont la dictature chevillée au corps, n’ont jamais fait le moindre cadeau.
Pis, ils l’ont soumis à toutes les épreuves, vilipendé à chaque occasion, diabolisé à outrance. On ne lui a laissé aucun répit depuis le jour où, mû par le désir de mieux servir la patrie, il a décidé d’entrer dans le monde de la politique. L’empreinte vertueuse de son parcours, l’image d’un homme de parole, de convictions doublé de celle d’un administrateur compétent et intègre qu’il renvoie dans le microcosme politique guinéen, ont fait de lui une cible.
À toutes les grandes étapes de la vie de la nation, depuis l’amorce du processus démocratique, il a été toujours combattu par certains, mais jamais vaincu. Son parti, l’UFDG, a été à plusieurs reprises torpillé mais jamais coulé.
Face aux dénonciations calomnieuses, devant les accusations farfelues, gratuites, désigné coupable avant d’être jugé par des campagnes partisanes de la part d’ennemis à court d’arguments, le président Cellou reste imperturbable et plus que confiant en l’avenir.
Son histoire politique a marqué les esprits, son courage et sa capacité de survie sont devenus des cas d’école. Dans la dure épreuve de la conquête du pouvoir, Cellou s’en sort toujours bien grâce à la justesse et à la noblesse de son combat.
Du CNDD au CNRD, en passant par le pouvoir despotique d’Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo a été triplement victime d’injustices, de calomnies et d’agressions.
Cellou, une victime des violences et de la trahison du CNDD
C’est un passé assez récent qui porte en lui encore des souvenirs douloureux. Les tragiques évènements du 28 septembre 2009 font saigner encore des cœurs et hantent les mémoires.
Cellou a eu la vie sauve grâce au Tout-puissant, ensuite à son courage de résistant et son mental d’acier pour ne pas succomber aux coups meurtriers qu’il a encaissés. Les côtes brisées et autres traumatismes subis, le pronostic vital engagé, il a fallu à Cellou la grande piété qu’on lui connaît et une grande force morale et psychologique pour tenir bon et se rétablir. Au grand dam de ceux qui pensaient que c’en était fini de celui qui hantait leurs nuits.
Malgré cette douloureuse mésaventure, l’homme qui a une conviction qui défie le temps et les épreuves, est resté constant. Le hold-up électoral dont il a été victime lors de la présidentielle de 2010 a scandalisé plus d’un en Guinée et bien au-delà, cette filouterie de haut voltige est encore présente dans les esprits.
En homme de paix et de retenue, Cellou qui fut le gagnant dans les urnes, accepta le sort de faux perdant pour préserver la quiétude, éviter les troubles par amour pour son pays. Un peu comme dans l’anecdote du jugement de Salomon, la véritable mère du bébé dont l’enfantement était revendiqué par une autre, préféra le perdre au lieu de le voir écartelé comme le proposait le roi aux deux protagonistes.
Ce sacrifice sublime et cette hauteur de vue lui valent encore de la reconnaissance, de l’honneur, du respect et une grande aura sur les plans national et international, et ce, jusqu’au Secrétariat Général des Nations-unies. Le Coréen Banki Moon, qui y était à l’époque, lui adressera officiellement une lettre de félicitations, avant de l’inviter avec déférence au siège de l’ONU à New York.
La haine et les humiliations qu’il a vécues sous le despote Alpha Condé
Durant le règne calamiteux d’Alpha Condé, Cellou sera confronté à la pire des barbaries, les actes d’injustice seront à leur comble. Le pouvoir en place, auquel il portait ombrage, usera de tous les moyens pour l’humilier. Tout y passera : interdiction illégale de voyager, confiscation de son passeport, confinement à la maison sous haute surveillance des forces de sécurité, jets de grenades lacrymogènes dans sa cour, etc. Bref, on lui fera boire le calice jusqu’à la lie.
Le régime qui était ivre de haines et qui souffrait d’un déficit de légitimité dépensait son énergie et son temps à lui chercher des noises, au lieu de s’atteler à résoudre les problèmes des Guinéens. Cellou, à l’image du roseau de la fable, pliera mais ne rompra guère.
Le CNRD sur les sentiers battus et viciés du CNDD
Avec le coup d’Etat de septembre dernier, Cellou, à l’instar de ses compatriotes, espérait que ça serait la fin de la dictature, la rupture avec les brutalités d’Etat, le glas des abus d’autorité. Mile fois hélas ! Très vite le CNRD révélera sa sombre face et dévoilera ses desseins funestes.
Lui qui fut un soutien de taille de la junte aux premières heures de la transition, en est aujourd’hui l’une des principales cibles.
Alors qu’il n’y a nul cadavre à chercher dans son placard, le CNRD fait feu de tout bois afin de trouver des poux sur son crâne rasé. On va jusqu’à exhumer un dossier bidon et complètement éculé, pour l’agiter, par le biais de la CRIEF, tel un épouvantail. Peine perdue, puisque de toute façon ce tribunal d’exception ne pourra dénicher des infractions qui n’ont jamais été commises. Alors que les inquisiteurs en place rêvent de lui coller un casier judiciaire aussi long qu’un bras. Pour une raison aussi simple que diabolique : empêcher le grand favori qu’il est de remporter la prochaine élection présidentielle.
A défaut d’en trouver, le CNRD, dans la précipitation et aveuglé par le désir de faire mal, s’accapare illégalement de sa résidence de Dixinn, avant de revenir avec des bulldozers pour la démolir non sans hargne. Alors que l’affaire est entre les mains de la justice où Cellou, en bon citoyen, a porté plainte.
Mais la junte ne compte pas s’arrêter en si mauvais chemin. Après avoir rasé son domicile à Conakry, c’est maintenant sa résidence de Labé qui est dans le collimateur du pouvoir kaki.
Assurément, les ennemis de Cellou, incontestable figure de proue de la classe politique guinéenne, tiennent, coûte que coûte, à éteindre la lumière qu’il représente pour la Guinée. Ce qui augure des péripéties mouvementées dans cette tradition qui semble déjà avoir du plomb dans les ailes. En dépit de son air affable, Cellou n’est pas du genre à étaler ses entrailles pour que des vautours s’en repaissent.
Wait and see.
Habib Marouane Camara
Editorialiste
lerevelateur224.com