Monsieur le porte parole du Gouvernement, vous apparaissez mi-figue mi-raisin et vous ratez vos sorties, dites la vérité sur la disparition des deux citoyens guinéens connus de tous.
Monsieur, Ousmane Gaoual Diallo, en regardant votre histoire j’épilogue toute suite que vous êtes un célèbre génie du simulacre.
Non, mais franchement vous êtes incontestablement l’être humain le plus drôle sur terre. Sinon, comment peut-on avoir la prétention galvaudée d’omettre son histoire personnelle si facilement pour un pouvoir éphémère ?
Monsieur le porte-parole du gouvernement,
Je m’adresse à vous en ma qualité de citoyen conscient des enjeux qui gouvernent notre nation, et animé par une foi inébranlable en les principes fondamentaux de justice et de vérité. En tant que porte-parole du gouvernement, votre parole ne se contente pas de véhiculer des opinions personnelles, elle incarne la voix de l’État. Il est donc essentiel que chaque mot soit pesé avec la gravité qui sied à la fonction que vous occupez.
Or, quelle ne fut pas ma stupeur en entendant vos récentes déclarations relatives à la disparition de deux citoyens de notre pays, reconnus pour leur engagement en faveur des causes justes. Vous avez affirmé, sans détour, que ces individus, étant des adultes, pourraient avoir choisi de disparaître de leur propre chef. Une telle assertion, émanant de la bouche d’un représentant du gouvernement, laisse pantois. Elle trahit non seulement une méconnaissance flagrante des réalités politiques et sociales de notre nation, mais aussi une indifférence inquiétante à l’égard des droits fondamentaux de ces citoyens.
Monsieur le Ministre, un homme honnête, conscient des lourdes responsabilités qu’implique la fonction gouvernementale, ne peut se permettre de banaliser ainsi la disparition de ses concitoyens. En insinuant que des adultes peuvent volontairement se soustraire à la vue de tous sans en référer à leurs familles, vous jetez un voile de suspicion sur des individus qui ont consacré leur vie à la défense des idéaux démocratiques et à la lutte pour une société plus juste. Vous tentez, par un sophisme grossier, de détourner l’attention du devoir sacré qui incombe à l’État : celui d’assurer la sécurité et la protection de tous ses citoyens, sans distinction.
En outre, il semble que vous ayez une mémoire fort sélective, Monsieur le Ministre. Avez-vous si vite oublié qu’il fut un temps où vous-même, aujourd’hui à l’abri dans les sphères du pouvoir, étiez victime de persécutions politiques ? Avez-vous omis le fait que ces mêmes institutions que vous défendez aujourd’hui avec tant d’ardeur vous ont autrefois jeté en prison, en raison de votre engagement pour des causes que vous jugiez justes ? Le passé existe, Monsieur le Ministre, et il ne saurait être effacé par le confort éphémère que procure le pouvoir.
L’histoire récente de notre pays est parsemée de récits de luttes acharnées pour la liberté et la justice. Des hommes et des femmes ont souffert, ont été emprisonnés, certains ont même perdu la vie, pour que les générations futures puissent vivre dans un État de droit. Aujourd’hui, vous êtes le dépositaire de cet héritage, et chaque mot que vous prononcez, chaque décision que vous prenez, devrait être guidé par un respect scrupuleux de ces sacrifices.
Je vous exhorte donc à reconsidérer vos propos, à vous rappeler des valeurs qui ont guidé votre propre combat lorsque vous étiez dans l’opposition, et à vous hisser à la hauteur des responsabilités qui sont désormais les vôtres. Le peuple guinéen mérite un gouvernement qui fait preuve de transparence, de compassion et de responsabilité. Un gouvernement qui ne se contente pas de donner des réponses faciles et convenues, mais qui se penche véritablement sur les préoccupations de ses citoyens.
Il est temps, Monsieur le Ministre, de faire preuve d’honnêteté et d’intégrité dans vos communications, et de reconnaître que la disparition de citoyens ne saurait être traitée avec légèreté ou désinvolture. L’histoire jugera sévèrement ceux qui, par leurs paroles ou leurs actes, auront trahi les idéaux de justice et de liberté. Que vous en soyez pleinement conscient.
Ayez vraiment honte !
Par 𝑨𝒃𝒐𝒖𝒃𝒂𝒌𝒓.