Guinée: Scandale financier sans fin.
Depuis le scandale de détournement massif de plus de 750 milliards de FG soit l’équivalent de 82 millions d’euros qui secoue la douane guinéenne, il est plus que clair que la corruption organisée a atteint un autre level en Guinée.
Cela révèle que la corruption organisée est au cœur du système financier de l’État guinéen.
L’arrestation du directeur général de la douane, son adjoint et tout comme d’autres cadres complices laisse tout de même planer le doute sur la transparence de la procédure judiciaire en cours.
Car depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, les scandales financiers se multiplient.
Et parmi les auteurs se trouvent plusieurs personnes proches du chef de la junte militaire Mamady Doumbouya.
C’est le cas par exemple des différents directeurs généraux qui se sont succédés à la tête de la Société Nationale des Pétroles de Guinée (SONAP).
Mais qui pourtant n’ont jamais été inquiétés par la justice guinéenne puisque réputés proches de Mamady Doumbouya.
Il s’agit pourtant de scandales financiers d’une grande envergure internationale où l’alerte fut lancée par le journaliste d’investigation français Thomas Dietrich.
Une fois en Guinée en début d’année 2024 pour enquêter sur la Société Nationale des Pétroles (SONAP) et le patrimoine acquis par son directeur général d’antan M Doumbouya dans un contexte de pénuries d’essence exceptionnel. Il finit par être expulsé vers la France.
Le régime militaire guinéen l’a empêché d’enquêter et d’établir les faits.
Nous venons aussi d’apprendre que les travailleurs de l’Office Guinéen de Publicité ont lancé aujourd’hui 09 décembre 2024, un préavis de grève pour entre autres le retard prolongé dans le paiement des salaires avec plusieurs mois d’arriérés, non paiement des cotisations sociales depuis trois ans.
Mais l’actuel directeur de cette institution étatique, est gérée depuis trois ans par un proche de Mamady Doumbouya dénommé Mandian Sidibé.
Et le courrier de ce préavis de grève lui a été adressé par les travailleurs de son institution.
On voit bien qu’avec Mamady Doumbouya aussi, les fossoyeurs d’hier se mutent en donneur de leçons,les vizirs d’aujourd’hui tels que les ministres, Dafs et directeurs généraux comme plus voraces que les anciens veulent aussi se remplir les poches…
Pendant ce temps, la misère s’accroît dans les foyers guinéens de manière exponentielle, l’insécurité, l’injustice, persistent…
De loin, peut on apercevoir cette souffrance exsangue dans laquelle croupit le Guinéen et cela dans l’indifférence totale d’une caste de jouisseurs qui se disent dirigeants.
Celui qui promettait alors de remettre de l’ordre, notamment du côté de la justice et dans la gestion des affaires, est devenu après trois ans passés à la tête de l’État guinéen, le parrain des corrompus, corrupteurs du pays.
La Guinée se classe selon le rapport de Transparency International sur l’indice de perception de la corruption, publié en janvier 2024,au 141e rang mondial sur 180 pays étudiés (141e sur 180 en 2024).
Un résultat pas du tout reluisant qui ne doit laisser aucun responsable politique conscient, patriote indifférent.
En effet , les concepteurs de la corruption organisée ont pu se revêtir de tous les costumes dans ce pays pour échapper à la justice.
Car on ne peut pas réellement prétendre combattre la corruption organisée, lorsqu’on parle de refondation de l’État et qu’on ne fasse pas preuve d’exemplarité.
Ces scandales financiers prouvent que les sorties du chef de la junte militaire sur une prétendue volonté de lutter contre la corruption et le détournement des biens n’est qu’une diversion.
Car les cadres les plus corrompus se trouvent dans son cercle restreint.
Et va-t-il scier la branche sur laquelle il est assis ?
Pas du tout !
Pour l’instant, les Guinéens lambda, ayant perdu tout espoir d’alternance démocratique, ne cherchent qu’à subsister pour ne pas crever sous le poids de la pauvreté en attendant le réveil de la conscience du peuple, l’origine de toutes les révolutions populaires.
Des révolutions devant lesquelles aucun tyran ne peut résister. Et cela viendra un jour en Guinée.
Aissatou Cherif Balde
In.