« Normalement, quand il y a une transition, la première des choses, nous avons un discours programme… » (Aliou Condé)
C’est entre autres commentaires faits hier chez FIM FM par le Vice-président et Secrétaire général de l’UFDG, Aliou Condé. Pour lui, « la question fondamentale d’une transition c’est comment la conduire et dans combien de temps…«
Pour cet ancien Ministre des Transports du régime Lansana Conté, « ce qui est certain, c’est que nous sommes dans un schéma que nous avons tous de la difficulté à lire. Normalement, quand il y a une transition, la première des choses, nous avons un discours programme qui nous dit la junte qui vient d’arriver au pouvoir où veut-elle aller et comment elle y va, quel est l’objectif et quelle est la durée ? C’est ce discours programme qui nous oriente et qui permet à chacun de faire un calendrier par rapport aux différentes activités. Mais ici, nous n’avons pas de lisibilité« .
Aliou Condé a souligné qu’actuellement, « nous avons des discours qui arrivent par moment pour dire nous allons nous occuper de telle activité, nous nous occupons de telle autre activité. Donc ce qui ouvre la possibilité à toutes les supputations, à toutes les interrogations. Et sera bien malin qui dira quelle est la vérité. Ça sera à chacun sa vérité. Et c’est ce qui est dommage parce qu’un pays ne peut pas évoluer comme ça. Il faudrait qu’on ait des directives, qu’on sache où on va et avec qui. Parce que s’il n’y a pas des directives, les problèmes d’une nation sont énormes. (…) Comme les problèmes sont énormes, il faudrait qu’on nous oriente dans le cadre d’une transition. Parce qu’il ne faut pas aussi oublier une chose. C’est qu’une transition est une anomalie« .
Poursuivant, il a expliqué qu’à « partir du moment elle (transition, ndlr) est une anomalie, on doit nous dire comment peut-on corriger cette anomalie ; et dans combien de temps on le fait, quel est le médecin, quels sont les médicaments. Mais si vous n’avez pas ces orientations, vous laissez libre cours aux différentes pensées et ça va dans tous les sens et malheureusement, ça joue sur la cohésion nationale parce que nous ne regardons pas dans la même direction et alors on se pose la question quel avenir pour notre pays? Voilà aujourd’hui les grandes questions qui se posent« .
Il a indiqué que « la question fondamentale d’une transition c’est comment la conduire et dans combien de temps. La durée est fondamentale. Parce que n’oublions pas, nous ne sommes pas isolés. Nous appartenons à un système. Ce système, c’est la CEDEAO, ce système c’est l’union africaine, ce système c’est les Nations Unies et comme vous le savez le principe de la subsidiarité joue. Si on laisse la CEDEAO prendre des décisions les autres vont s’aligner derrière cette décision. Et aujourd’hui quand on regarde ce qui se passe tout le monde nous appelle à faire vite pour finir avec la transition pour venir nous aider dans notre développement« .
Pour un commentateur, « ce sur quoi les gens se sont attardés du passage d’Aliou Condé chez FIM, c’est le superficiel, c’est-à-dire l’absence prolongée de Cellou Dalein à l’étranger. Ils vont jusqu’à lier ça à la CRIEF. C’est malheureux notre pays. Au lieu de voir les problèmes actuels, qui bloquent le pays, on cherche plutôt à voir comment confisquer le pouvoir… comment empêcher certains, d’une autre ethnie ou région d’arriver au pouvoir. Sidya est parti depuis combien de temps. Lansana Kouyaté a fait combien d’années d’exil en France avant de revenir en Guinée quelques mois après le renversement ‘Alpha Condé. Pourquoi Cellou, qui a des activités ailleurs ne peut pas s’y rendre. Sous Alpha Condé il n’a pas fui, pourquoi il le ferait maintenant qu’il y a moins de dictature malgré le fait qu’il fasse l’objet d’une haine indescriptible de la part des nouvelles autorités« .