Il est possible de finaliser la transition au plus tard en novembre 2023 par l’organisation de l’élection présidentielle
En seulement trois phases, étalées de juin 2022 à novembre 2023, il est possible de réaliser toutes les 10 étapes prévues par le Ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD) pour permettre à la Guinée de finaliser le processus de la transition par une élection présidentielle dont le premier tour aurait lieu au plus tard en novembre 2023.
Mais avant cette élection, il faudrait procéder au recensement général de la population et de l’Habitat (entre juin et octobre 2022), l’adoption de la nouvelle constitution en novembre ou décembre 2022, et l’organisation des élections communales et régionales, auxquelles il sera possible de jumeler la députation uninominale (en février 2023).
C’est dire qu’avant l’adoption de la nouvelle constitution, il faudrait de profondes réformes de la constitution, notamment pour consacrer la décentralisation et prévoir un poste de vice-président et instaurer des lois qui favorisent le partage du pouvoir équitablement entre toutes les régions administratives et les composantes ethniques du pays. Faire en sorte qu’aucune région n’ait plus de pouvoirs que les autres, comme c’est le cas depuis les premières années de l’indépendance du pays. Ce travail devrait être fait de juin à octobre 2022 pour être soumis au peuple pour fins de correction, amélioration, etc. avant son adoption.
Depuis plus de deux années, nous avons suggéré le recrutement de 3 personnes par sous-préfecture pour effectuer un recensement général de la population, qui permettra d’établir un fichier électoral réel. Ces personnes devraient être des ressortissantes desdites sous-préfectures, maîtrisant la langue parlée dans ces localités et désignées par le FNDC (1), le Forum des forces sociales de Guinée (1) et le CNOSC et autres mouvements pro CNRD (1). Il leur sera accordé cinq (5) mois (juin à octobre 2022) pour effectuer ce travail de recensement.
Cadre permanent de dialogue pour remplacer le cadre de concertation
A cet effet, il faudrait mettre en place une institution du dialogue permanent, dont la mission sera entre autres de trouver auprès des partenaires les moyens techniques et financiers pour supporter tous les coûts des opérations du personnel de recensement et d’accompagnement du processus électoral. Faire en sorte que les dizaines de personnes qui seront recrutées fassent également partie du personnel qui fera partie des commissions sous-préfectorales chargées des élections.
C’est dire que recenser la population, rédiger la nouvelle constitution et redessiner la carte électorale devraient être complétés de juin à octobre 2022. Il ne resterait alors que l’organisation du référendum et des élections de la base au sommet. Nous souhaitons que celles-ci se fassent en seulement deux (2) volets. Le premier concernerait l’élection dans les districts, les communes et les régionales, au plus tard à la mi-mars 2023.. Et le second, celle des quartiers, des députés sur la liste nationale (proportionnelle) et le président et son vice-président en novembre 2023, pour le premier tour et, s’il y a lieu, deux (2) semaines après le second tour.
Ibrahima Sory BALDÉ