Ce qu’il faut pour éviter la reproduction des violations politiques
Pour éradiquer un mal il faut le connaître et étudier sa source. Les violences dont les Guinéens ont été victimes sont multiples. Nous pouvons donc souligner que depuis l’indépendance le 02 octobre 1958, les différents régimes qui se sont succédé ont été caractérisés par les violations des droits de l’homme. Ce qui a occasionné le plus souvent des crises sociopolitiques.
Parmi les causes de ces violences nous avons la culture de l’impunité, les défiances des populations envers le système judiciaire, les partis politiques à caractère ethnique et régionaliste.
Les approches de solutions pour une réconciliation durable
Il n’y aura point de paix sans justice impartiale. De ce fait, il faudra alors :
1. La réconciliation des Guinéens avec leur histoire et une garantie de non répétition
Aujourd’hui plus qu’hier, le processus de réconciliation reste et demeure un enjeu majeur pour la Guinée.
Cependant l’interrogative logique qu’on devrait soulever est celle de la signification à donner en Guinée, à la notion de » réconciliation nationale ». La question mérite d’être posée. S’agit-il de réconcilier les Guinéens entre eux ou s’agit-il de réconcilier les Guinéens avec l’État ?
Nous pouvons tous ensemble convenir d’une chose : toute violence en Guinée, quelle qu’elle soit, n’a été rendue possible que par l’absence d’un État de droit, c’est-à-dire un État dont l’action est limitée, encadrée et sanctionnée par le droit.
La réconciliation étant un facteur psychologique et social important qui facilite la reconstruction des relations entre les membres d’une même société, elle doit être aperçue comme un processus par lequel la Guinée doit passer les crises sociales du passé vers un avenir commun apaisé. Toute réconciliation doit permettre aux victimes d’exprimer leurs souffrances qu’elles ont subies, reconnaître leurs préjudices, juger les responsables lorsque cela est encore possible, réformer l’État de façon à ce que ces violences ne se reproduisent plus.
2. Garantie de non répétition
Pour éviter que les violations politiques ne se reproduisent, l’État devra garantir une lutte contre l’impunité effective à travers les procès nécessaires des crimes de l’histoire récente, des réformes institutionnelle, notamment de la justice et des forces de défense et de sécurité, qui devront permettre une réforme consensuelle.
Il faut aussi de la volonté politique. Rien ne peut être entrepris sans la volonté qui permettra de consolider l’identité et mettre l’intérêt général en premier, plutôt que de favoriser certains citoyens sur la base de leur appartenance ethnique ou régionale.
Il faut combattre les formes de division et de discrimination et promouvoir l’entraide mutuelle et la synergie dans la construction de la nation et promouvoir la bonne gouvernance à travers la démocratie, le partage de pourvoir, la sécurité des citoyens.
Malal BAH
Conseiller juridique du MoDeL