L’UFDG et le RPG a-e-c s’entendent pour lutter contre le CNRD, qui leur a déclaré la guerre.
«Qui a dit que de grands rivaux ne pouvaient pas être amis ? » Voici les mots de Lance Armstrong (vainqueur 7 fois de suite du Tour de France, de 1999 à 2005) pour accompagner deux photos publiées sur son compte Twitter, en 2005. Sur chacune d’entre elles, on l’aperçoit sur un vélo à Majorque (Espagne), en compagnie de Jan Ullrich, avec qui il s’est longtemps disputé le Tour de France. « Cela représente beaucoup pour moi de rouler avec lui… », ajoute l’Américain.
Donc, ce n’est ni la première ni la dernière fois que des rivaux deviennent amis pour la vie, ou de circonstance, comme c’est le cas des deux plus grands partis politiques de notre République de Guinée, le RPG-AEC et l’UFDG.
Au lieu d’être choqué ou surpris par l’amour entre l’ancien parti au pouvoir et son principal opposant d’alors, il faut plutôt se questionner sur les causes de cette idylle. Il s’agit de deux faits majeurs du contexte actuel.
Primo, les transitions politiques en Afrique. Avant l’annonce des échéances électorales, les principaux partis politiques font souvent front commun face aux autorités transitoires pour le retour à l’ordre constitutionnel. Même si parfois on peut sentir des clivages sur certaines questions.
Secundo, « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ». Si le colonel Doumbouya et son CNRD s’en prennent aux anciens dignitaires et aux principaux leaders politiques du pays, il n’est pas surprenant qu’ils s’unissent dans l’oppression qu’ils subissent depuis le 5 septembre dernier. Une véritable chasse aux sorcières lancée contre les leaders du RPG-AEC, de l’UFDG, etc., afin de les ‘‘empêcher de revenir au pouvoir’’, croit-on désormais.
Pourtant, en démocratie, on ne cessera de le répéter, seul le peuple est souverain. Il revient à lui seul de confier son destin à qui il veut.
Avec des accusations et des arrestations arbitraires, le colonel Doumbouya et son CNRD croient empêcher l’actuelle élite du pays à briguer prochainement la magistrature suprême.
Pourtant, c’est dans ce même groupe que le CNRD puise pour choisir les futurs dignitaires du pays. Bien qu’ils soient des poids légers de l’élite, ils sont autant comptables de la gestion du pays comme ceux qui sont opprimés aujourd’hui. Il s’agit d’un ancien Premier ministre de Feu Général Conté et son soutien de poids à l’élection de Alpha Condé au pouvoir, en 2010, et d’un ancien Ministre du régime déchu du même Alpha Condé.
Un véhicule neuf et de l’argent ont été offerts à chacun d’eux pour leur permettre de relancer leurs partis politiques. Quand les partis politiques sont invités, ils sont les plus en vue. Néanmoins, ils reconnaissent que l’absence du RPG-AEC et de l’UFDG dans les discussions ne crédibilisent pas le processus.
Pour revenir à l’unité d’action des principaux partis politiques du pays contre les autorités de la transition, ne soyons pas surpris qu’il en soit ainsi jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel.
A en croire aux actes posés, on comprend que les politiciens ont pris conscience que désormais quelque soit leurs divergences, ils doivent éviter au pays de tomber dans une transition militaire.
En tout cas, le colonel Doumbouya et son CNRD auront prochainement en face des interlocuteurs unis, indivisibles et mieux préparés qu’eux pour des discussions sur l’avenir de notre chère République de Guinée. Une des conséquences de n’avoir pas de politique à la tête des institutions de la transition, ni au CNRD ni au CNT, encore moins à la tête du Gouvernement. Et, c’est toute la différence avec la transition de 2010.