La Guinée veut sa CAN, mais le Sénégal pourrait la remplacer.
Le PM Mohamed Béavogui a présidé une réunion portant sur l’organisation de la CAN 2025 en terre guinéenne. C’était hier lundi à la Primature. Seulement, cette CAN a peu de chances de se tenir à Conakry et dans les autres villes retenues (Boké, Kankan, Kindia, Labé et N’Zérékoré).
En Côte d’Ivoire, pays devant accueillir la prochaine coupe d’Afrique des Nations de football, on constate ici et là des retards dans la construction des infrastructures. Pourtant, le pays s’y est pris depuis au moins 5 ans. Au Cameroun, qui a organisé le dernier rendez-vous du football continental, ces infrastructures ont été finalisées à la dernière minute, même s’il a fallu, pour cela, un report de la compétition.
En Guinée, l’improvisation et surtout la situation sociopolitique risquent de coûter au pays l’organisation de cette compétition qui, faut-il le souligner, permet au pays hôte de se doter d’importantes infrastructures socioéconomiques. Mais il faudrait se lever de bonne heure à cet effet. Et il fallait commencer à le faire depuis que ce mandat avait été confié au pays des Souleymane Chérif, Ibrahima Sory Keïta (Petit Sory), des feus Mamadouba Maxime Camara, Soriba Soumah (Édenté) premier capitaine d’une équipe (Hafia) à soulever une coupe continentale.
Sous Alpha Condé, renversé le 5 septembre 2021 par les forces spéciales du Colonel Doumbouya, plutôt que de commencer ce travail, place a été accordée aux conflits pour le contrôle de la Fédération. Ce qui a mené au complot contre Mamadou ‘Antonio’ Souaré, le mécène du football guinéen et à la crise qui a entraîné la mise en place du CONOR. Les sous marins sont mêmes parvenus, qu’on le dise ou pas, à opposer Kerfallah ‘Pearson’ Camara, patron du Hafia football Club à son aîné Antonio Souaré.
Le Sénégal est bien parti pour organiser la CAN 2025
Comme guinafnews l’écrivait (*), le Sénégal est bien parti pour organiser la CAN 2025. En dehors du stade Abdoulaye Wade, construit par les Turques, dans la nouvelle ville de Diamniadio, à quelques dizaines de kilomètres de Dakar, reliée par un train neuf et une autoroute, ce pays a finalisé depuis quelques années une entente avec la coopération chinoise pour remettre à niveau une dizaine de stades, (dont celui de 60 000 places, à Dakar, qu’elle avait construite dans les années 80) qui pourront accueillir la CAN 2025.
Ce que le régime d’Alpha Condé aurait pu faire avec les chinois, à travers le troc de 20 milliards. Mais comme ces autorités étaient engagées dans une course à l’enrichissement illicite, elles ne pouvaient prévoir cette occasion de développement du pays. Même l’AutoRoute Coyah-Dabola, sur près de 400 kms ne sera plus qu’une route nationale.
Le Ministre guinéen des Sports, Lansana Béavogui Diallo, continue de croire que son pays pourra être prêt pour ce rendez-vous, et ne manque de souligner les infrastructures qu’il faudrait réaliser à cet effet. Dans des propos recueillis par mosaiqueguinee, il estime qu’au de-là « de l’évènement qu’on va organiser, c’est comment doter le pays des infrastructures hospitalières, des aéroports… ça veut dire aussi accès à l’eau, à l’électricité dans certaines villes. Donc, c’est un projet qui est global et l’objectif c’était de voir quelles sont les pistes de financement aussi qui existent pour faire avancer ce projet durable« .
Poursuivant, il a informé que « la volonté du gouvernement c’est de faire la CAN et le président de la République a été clair. Il a dit qu’on doit le faire et aujourd’hui le gouvernement va se donner les moyens pour pouvoir le faire. Donc l’objectif du premier ministre c’est de convoquer tous les ministres qui sont concernés par le projet d’une manière transversale puisque je suis le porteur du projet en tant que ministre de tutelle mais la transversalité est très importante. Et donc, on a essayé de mettre en place aujourd’hui une approche avec les autres collègues pour qu’on puisse être tous dans le même état d’information pour pouvoir avancer ensemble« .
Pour un analyste, « comme les nouvelles autorités refusent d’organiser une transition inclusive dans un délai raisonnable, il faut croire que non seulement on n’aura pas les moyens de raliser les infrastructures nécessaires, alors que le Sénégal, lui, sera prêt et offrirait même que certains matchs se jouent à Conakry, mais il faut aussi se demander si la Guinée, le Mali et peut-être le Burkina ne seront pas exclus de ces rendez-vous, comme l’a Russie l’a été pour la coupe du monde. Car maintenant, tout ce qu’il faut pour faire cesser ces coups d’États est bon« .
Brehim Ould MAHMOUD
(*) https://guinafnews.org/3643-2/