Amnesty international dénonce la décision du CNRD d’interdire les manifestations
Par la voix de Samira Daoud, Directrice Régionale du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’organisme international a dénoncé la décision du CNRD d’interdire les manifestations à travers le pays.
Elle a indiqué que « par cette décision les autorités de la transition perpétuent la violation du droit de réunion pacifique fréquemment commise sous la présidence d’Alpha Condé qu’elles ont renversé le 5 septembre 2021. Elles en font même une règle destinée à être appliquée possiblement pendant plusieurs années et pour des motifs vagues, en violation du droit international, sachant qu’aucun chronogramme officiel quant à la tenue des prochaines élections n’a jusqu’à présent été présenté aux Guinéens« .
Ajoutant que « le droit à la liberté de réunion pacifique est protégé par l’article 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et par l’article 11 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples« , elle a souligné que « cette décision contrevient également à la charte de la transition voulue par le CNRD et signée le 27 septembre 2021 par le chef de l’Etat, dont l’article 34 stipule que les libertés d’association, de réunion, de presse et de publication sont garanties. »
Poursuivant, Mme Daoud a indiqué que « les autorités guinéennes doivent rétablir sans délai le droit à la liberté de réunion pacifique, et s’assurer que les forces de l’ordre respectent et facilitent la possibilité pour toutes les personnes en Guinée de s’exprimer et de manifester de manière pacifique, y compris en amont et durant les périodes électorales.»
Amnesty international a rappelé à cette occasion que cette décision des nouvelles autorités guinéennes « intervient après une première interdiction le 11 septembre 2021 des « manifestations de soutien de quelque nature que ce soit », et alors que le CNRD a « pris acte » le 11 mai 2022 de la proposition formulée par le Conseil national de transition d’une transition de trois ans« .
De nombreux commentateurs se demandent « ce qui va se passer maintenant avec l’annonce par la CEDEAO de son opposition au délai de 36 mois pour la transition qui a coïncidé avec la visite de Doumbouya dans les camps militaires de Conakry. La force ne règlera rien dans ce pays. Partout, c’est la concertation et le dialogue qui permettent de surmonter les difficultés. Il faut que Colonel Doumbouya et son clan discute avec celui du G58, du RPG a-e-c et alliés, du FNDC et du Forum des forces sociales. Le CNRD et ses accompagnateurs ne sont peuvent pas diriger le pays en excluant les autres« .
Khady THIAM