Fodé Oussou Fofana invite Colonel Doumbouya à dialoguer avec la classe politique
Alors que les forces vives (classe politique et forces sociales) représentatives des guinéens soutiennent que la transition a démarré le 5 septembre 2021, jour de la prise du pouvoir du CNRD du Colonel Doumbouya, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo dit le contraire.
Pour lui, « la transition commence quand on commence à dérouler les étapes. Même si on vous dit que la transition va durer trois jours, si on ne fait rien, on reste toujours dans la transition ». Il explique que « ces grandes étapes commencent par la mise en place d’un fichier électoral, le toilettage des textes juridiques et institutions, et le déroulé du processus électoral. Si on ne met pas en œuvre les premières tâches de la première étape, on n’a rien fait. Il faut séparer la transition au retour à l’ordre constitutionnel. La transition, c’est depuis le 5 septembre, le retour à l’ordre constitutionnel est à adosser à ces calendriers de 36 mois. Il faut dix (10) étapes clés pour sortir de la transition. Ce sont ces deux processus qui sont en cours en ce moment ».
Ousmane Gaoual Diallo a insisté sur la réalisation de « la première étape » qui consiste à « la mise en place du fichier électoral. Pour cela, il y a des acteurs qu’on invite autour de la table, il y a un mécanisme qui sera déroulé et les différentes étapes du processus qui aboutiront à la mise en place des listes électorales », en avertissant que « les manifestations peuvent amener à un retard notable sur la mise en œuvre du calendrier sur lequel le gouvernement et le CNRD se sont engagés« , parce que, a-t-il questionné, « qu’est-ce qu’on peut faire pour faire cohabiter ces deux impératifs là ?
Beaucoup d’observateurs de la scène politique croient que « le gouvernement a fixé les 36 mois tout en sachant que cela ne correspond pas aux normes acceptées par la Communauté internationale, dont la CEDEAO. Les 10 étapes qu’il propose sont réalisables en neuf (9) et tout au plus en seize (16) mois. Cette transition, devrait se terminer par des élections présidentielles et législatives à être organisées en octobre ou novembre 2023. Cela est possible, ces recensements et établissement du fichier électoral sont faisables en six (6) mois au maximum. Durant cette période, on peut mettre en place toutes les institutions républicaines, rediger la Constitution et organiser un référendum. Donc, toutes les étapes proposées par le gouvernement de la transition ».
Les actes posés par le CNRD n’engagent pas l’UFDG. L’UFDG n’a aucun représentant dans le gouvernement
Pour Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG, qui animait l’assemblée générale du parti ce samedi 21 mai 2022, Colonel Doumbouya doit accepter de « rencontrer la classe politique pour discuter sur des questions concernant la transition. Nous avons la possibilité de démontrer au colonel Doumbouya qu’on peut organiser les élections en 15 mois. Il ne faut pas que ça continue. Parce que si ça continue, il y aura des manifestations et cela peut ternir sa gouvernance. Qu’il accepte d’écouter les bons guinéens« .
Et commentant les propos d’Ousmane Gaoual Diallo, il a indiqué que « si un ministre de la République dit que la transition va commencer le jour où les activités vont commencer, c’est très grave. Quand on dit que les manifestations vont retarder la transition, là aussi c’est grave, c’est inacceptable. Il faut que ce pays là avance. La transition n’a pas pour objectif de développer un pays, mais organiser les élections au lieu de faire les routes, nous devons savoir cela. Il ne faut pas que le colonel Doumbouya écoute des conseillers néfastes« .
Poursuivant, Fodé Oussou Fofana a souligné que « l’UFDG n’a jamais été consulté pour envoyer quelqu’un dans le gouvernement. On ne nous a pas dit que c’est un gouvernement de transition, nous n’avons aucun représentant dans le gouvernement du colonel Doumbouya. Nous n’avons envoyé personne… personne ne parle à notre nom. Les actes posés par le CNRD n’engagent pas l’UFDG. L’UFDG n’a aucun représentant dans le gouvernement, alors que personne ne dise qu’il est notre représentant dans le gouvernement« .