Pour Mgr Coulibaly, « le respect strict de la loi… est la garantie d’une paix durable »
Au Forum national inter-religieux qui se tient à Conakry depuis hier, l’Archevêque de Conakry, Mgr Vincent Coulibaly a fait une communication dans laquelle il a suggéré des solutions à la crise qui frappe la Guinée.
Il a commencé par souligner : « En notre qualité de religieux, notre désir est d’apporter notre contribution pour la résolution des crises récurrentes qui secouent notre pays et de mobiliser toutes les couches sociales pour le développement socio-économique de la nation. C’est pourquoi, j’exhorte toutes les forces vives de la nation à privilégier le dialogue inclusif et la concertation pour le règlement de nos conflits et j’encourage la mise en place d’un mécanisme endogène pour la réconciliation et la consolidation de la paix et de la cohésion sociale« .
L’Archevêque de Conakry a ensuite estimé que : « pour l’atteinte de ces objectifs, je soumets ces quelques axes prioritaires à notre méditation : l’éducation civique et morale de tous les citoyens; la création d’emplois dans les zones rurales ; la lutte contre les feux de brousse et la désertification en s’attaquant aux causes réelles de ces phénomènes ; l’intensification de la campagne de reboisement ; la mise en place d’un organe technique de gestion des élections ; la mise en place d’une politique de transformation de nos produits locaux ; la réduction drastique des partis politiques ; l’encouragement au travail de la commission de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), l’intensification de la lutte contre la corruption et l’impunité sous toutes ses formes ; la pratique de la bonne gouvernance ; le respect strict de la loi, car elle est la garantie d’une paix durable; la mise en place de la commission vérité, réconciliation en vue de soulager les victimes de notre passé douloureux et de permettre la réconciliation des fils et filles de la Guinée« .
Cette opinion du Chef catholique n’est pas partagée par des acteurs des forces vives. « Chaque fois ces sages, religieux et autres s’adressent aux forces vives pour venir dialoguer, pour faire des concessions, des ceci et des cela. Ont-ils une seule fois mis la pression sur le pouvoir pour qu’il reste les lois, les engagements. Sous Alpha Condé, ils ont produit un rapport… qui dort dans les tiroirs. Aujourd’hui, ils auraient dû demander au CNRD de mettre en application les conclusions de la Commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale de ce travail de haute portée, financé par le PNUD« , commente un membre du G58.
Poursuivant, cet acteur sociopolitique estime que « Mgr Coulibaly doit savoir que ce n’est pas une loi qui peut limiter le nombre de partis, mais des élections libres et transparentes. Si cela se fait ici ou ailleurs, au maximum nous n’aurons pas plus de 5 partis politiques nationaux ici. Les partis qui n’auront pas de suffrages devront perdre leur reconnaissance. C’est aux électeurs de décider et non aux pouvoirs législatif et exécutif« .
Selon un analyste politique, « toutes ces rencontres à Conakry, sont des distractions, des occasions pour flamber l’argent de l’État. Ce qui nous intéresse, c’est la venue du Médiateur de la CEDEAO et les rencontres avec les parties. Il reste à peine deux (2) semaines pour pour proposer le chronogramme. Qu’est-ce qui est fait jusqu’à présent ? Rien… C’est fort possible que le délai soit poussé jusqu’à la mi-août parce que jusqu’à présent la délégation de la CEDEAO n’est pas arrivée« .