Abdoulaye Sow condamné, mais libéré.
Le syndicaliste Abdoulaye Sow, Président de la Fédération syndicale autonome des travailleurs de banques, assurances et microfinances de Guinée (FSABAG) a été condamné ce vendredi par le tribunal de Kaloum à 5 mois d’emprisonnement avec sursis pour « atteintes au respect dû à la justice et outrage à magistrat ».
Cette décision était attendue depuis que l’Association des Magistrats de Guinée s’est désistée lors de la dernière audience. Mais également, pour certains commentateurs, « cette affaire était à haut risque. Aujourd’hui la Guinée est une véritable poudrière. La FESABAG n’est pas une petite organisation syndicale. Il y avait une véritable mobilisation du mouvement syndical guinéen, qui exigeait la libération d’un de ses leaders. Il faut que les lois soient pour le triomphe de la Justice et non pour protéger les Magistrats. Tout Magistrat qui favorise la Justice est respecté. Ce qui a fait la renommée du Juge Charles Wright, aujourd’hui Ministre, c’est quand il a refusé les directives de l’Exécutif, pour appliquer les règles de loi« .
En rendant sa décision, le Juge Kabinet Keita l’a déclaré, en l’informant : « Monsieur Sow, vous allez à présent rentrer chez vous. Mais, durant 5 ans, vous devez éviter d’avoir des démêlés avec la justice. C’est une épée de Damoclès qui est suspendue au dessus de votre tête« . Il a également demandé au public d’éviter les attaques personnelles, de vexer le prochain par des déclarations qui dérangent.
Comment qualifier les Magistrats indélicats est la question que se posent les citoyens car, selon l’un d’entre eux, « en Guinée, comme ailleurs, il y a des juges corrects et les autres… l’argent aide à régler beaucoup de dossiers. Les relations permettent d’influencer des dossiers. Comment voulez-vous respecter certains de ces Magistrats après l’aveu fait par le Procureur Sidy Souleymane Ndiaye promu à la Cour suprême, après avoir été la bête noire des opposants au 3 ème mandat d’Alpha Condé ? Il faut que les Magistrats qui ne font pas respecter les lois, qui sont guidés par les dessous de table, soient extraits du corps. Ainsi, nul ne va les manquer de respect« .
Mamadou Alpha BAH