Le cadre de dialogue de Doumbouya se fera-t-il sans le quatuor et ses alliés ? Certains le souhaitent
Les Forces vives guinéennes (partis politiques et forces sociales) ont rencontré le Premier ministre et ses facilitatrices pour réunir toutes chances d’organisation du Cadre de dialogue inclusif. Mais, encouragés par des petits partis politiques sans envergure (différentes élections l’ont démontré) et le CNOSC (Conseil national des organisations de la société civile), dont la quasi totalité des membres se reconnaissent dans le quatuor (ANAD, RPG AEC, FNDC-Politique et CORED). D’ailleurs, individuellement pris, même les membres des forces militaires et paramilitaires le sont.
Fort du soutien populaire, les formations politiques du quatuor et les Forces vives avec lesquelles elles partagent les mêmes vues sur la gestion de la transition pour un retour à l’ordre constitutionnel seront-elles au rendez-vous du Cadre de dialogue inclusif et permanent sans que leurs recommandations principales ne soient acceptées par le CNRD, son gouvernement et le CNT qu’ils ont mis en place ? Rien est mois sûr. Déjà, à leurs assemblées générales respectives, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré, n’entendent pas participer un dialogue sans la présence de leurs leaders.
Dr. Fodé Oussou Fofana, un des vice-présidents de l’UFDG a informé qu’ils sont « disposés à aller au dialogue pour sortir la Guinée de cette situation. Mais nous avons notre président à l’étranger. L’UFDG ne peut rien faire sans le Président Cellou Dalein Diallo. Notre candidat s’appelle Cellou. Sans lui, on ne peut rien. Donc, nous attendons le retour de notre bien-aimé président Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo (…) Le Premier ministre a rappelé que sa démarche s’inscrit dans la dynamique de réunir toutes les conditions nécessaires à l’ouverture du dialogue politique. Il a également affirmé qu’il est temps que les guinéens se retrouvent autour de la table pour éviter que le pays ne sombre. Il a affirmé et insisté sur le fait que le CNRD, CNT et le gouvernement ne sont pas candidats aux élections à venir. Il a demandé aux acteurs politiques que nous sommes de saisir l’opportunité du dialogue pour préparer les élections ».
Soulignant que le quatuor « rencontré le Premier ministre, qui a tenu un discours empreint de cordialité, de courtoisie mais aussi de sincérité. C’est le Premier ministre qui s’est déplacé pour venir nous voir. C’est une grande humilité. Ça prouve à suffisance que c’est un homme courtois. Il s’est déplacé pour venir voir le Quatuor parce qu’il sait qu’on compte. Il n’a pas écouté les autres. Parce que quand il est passé pour voir les autres formations, ils lui ont dit : ‘M. le Premier ministre, laissez-les, s’ils ne veulent pas venir, c’est leur affaire’’, Dr. Fodé Oussou Fofana a indiqué : « nous attendons le retour du Premier ministre. Ce que nous avons posé comme conditions n’est pas difficile à régler (…). Nous sommes disposés à le rencontrer pour sortir de cette situation, mais nous avons des conditions. L’UFDG ne peut rien faire sans le président Cellou Dalein Diallo. Sans le président Cellou Dalein Diallo, on va faire quoi ? Donc nous attendons le retour de notre bien-aimé président Cellou Dalein Diallo et nous souhaitons très rapidement qu’on organise les élections. Si on organise les élections aujourd’hui, le problème sera complètement réglé« .
À l’UFR, c’est Fodé Baldé, Responsable de la communication digitale qui a expliqué que le quatuor a « reçu le Premier ministre à sa demande, pour une précision importante. C’est lui qui a demandé à rencontrer le quatuor parce que si par le passé il estimait qu’il n’y avait pas de crise, à la vérité, ils se sont rendus compte que la crise existe bel et bien ; et qu’il était important qu’il vienne aux côté des 4 coalitions composées des partis politiques les plus représentatifs, les plus à même de gouverner notre pays… Le Premier ministre, dans ses propos, est venu nous inviter à prendre part au dialogue et nous lui avons dit accepter cette demande. Le quatuor a déjà rédigé un mémorandum dont la teneur a été restituée par le vice-président de l’UFR Boubacar Barry« .
Poursuivant, il a invité les populations à se mobiliser « pour que nos leaders que sont Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo reviennent en Guinée pour prendre part au dialogue. Parce que s’ils ne sont pas là, il n’y aura pas de dialogue (…) Nous avons en face des gens qui n’entendent raison que lorsqu’ils se voient dans une position difficile », en estimant que l’UFR n’est pas « prête à participer à un dialogue sans Sidya Touré, Foniké Mengué et Ibrahima Diallo qui sont en prison. Les biens des leaders sont confisqués. Le FNDC qui est la seule organisation qui s’est battue pour le retour à l’ordre constitutionnel, est-ce qu’on est prêts à participer au dialogue pendant que cet organe est dissout ».
Pour un commentateur, « les conditions des forces politiques majeures pour leur participation au dialogue font qu’il faut se demander si le cadre de dialogue de Doumbouya se fera-t-il sans le quatuor et ses alliés ? Certains le souhaitent. Mais il faudrait qu’ils comprennent que la CEDEAO et la communauté internationale observent de très près la situation, surtout que le Premier ministre Bernard Gomou vient de dire que le chronogramme de la transition ne commencera qu’en janvier, alors que cela doit être déterminé par la Conférence des chefs d’États en décembre ».
De l’avis de ce commentateur, « le quatuor et le Forum des forces sociales de Guinée, doivent soumettre aux chef d’État de la CEDEAO et au président de la Commission de l’organisation, un chronogramme de 24 mois ayant commencé depuis juillet 2024. Ils auraient pu dater ce début à mai 2022, date à laquelle le chronogramme de 36 mois réduits à 24, a commencé. Maintenant comme c’est le 20 juillet dernier que le Président Embalo, président en exercice de la Cedeao, a fait admettre le 24 mois aux autorités guinéennes et leur a fait comprendre que si un chronogramme n’est pas produit des sanctions vont être adoptées, toutes les chances seraient réunies pour convaincre que les chefs d’États de la Cedeao que la transition guinéenne a déjà commencé. Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement et surtout Dansa Kourouma, président du CNT n’ont-ils pas affirmé que le chronogramme a déjà commencé ?« .
Hamidou BAH (collaboration I. S. BALDÉ)
N.b. certains des propos de Fodé Oussou Fofana ont été rassemblés par visionguinee.info (https://www.visionguinee.info/lufdg-reclame-le-retour-de-dalein-pour-aller-aux-elections-afin-quon-gagne-des-le-premier-tour/)