Contre La sansure

Mory Condé va-t-il faire comme son homologue du Burkina Faso ?

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À Ouagadougou, le ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité a rappelé, le 10 février 2023, à l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) que le communiqué du MPSR (Junte au pouvoir) portant suspension des activités politiques reste en vigueur. 

Dans un communiqué de presse diffusé hier, mardi 14 février 2023, par son Service de communication, l’UPC rappelle qu’elle avait informé « le 6 Février dernier, par voie de courrier, le Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, de sa décision de tenir une session statutaire de son Bureau Politique National le Samedi 18 février 2023″.

Le communiqué de l’UPC souligne que : « par lettre en date du 10 février 2023, le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité nous répondait pour accuser réception de ladite lettre. Dans sa réponse, le ministre ajoutait ; « Toutefois, je voudrais par la présente vous rappeler le maintien en vigueur des termes du communiqué N° 03 du 30 septembre 2022 du MPSR suspendant les activités des partis politiques ».

Poursuivant, l’UPC arrive à la conclusion que : « Au vu de cette réponse, que nous interprétons comme une interdiction faite à notre parti de tenir son activité, l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), fidèle à son esprit républicain, a décidé de saisir les juridictions compétentes afin qu’elles statuent sur la question.

Notre parti tiendra l’opinion nationale et internationale de la suite donnée à cette saisine« .

« Un communiqué n’a pas la valeur d’une loi…« 

Décision saluée par un partisan de l’UPC « pour avoir eu le courage de poser la question sur la  table. Cette interdiction par simple communiqué est illégale. Un communiqué n’a pas la valeur d’une loi (loi sur les partis politiques) et encore moins celle de la constitution. Il faut que la justice fasse preuve de son indépendance dans cette affaire, il y va de sa crédibilité« .

Opinion que ne partage pas un autre citoyen qui estime que l’UPC excelle « dans l’art de la manipulation, de la tromperie et de la traîtrise« , en soulignant : « La suspension des activités des partis politiques est la première contribution de guerre que les partis politiques peuvent donner non pas à la Transition ou à ses dirigeants mais au peuple Burkinabès qui a tant souffert (…) C’est facile de parler d’activités politiques quand on mange, dort, coît paisiblement dans la climatisation à Ouagadougou. Foutez nous la paix bon de Dieu et patientez aussi. Il y a des millions de burkinabés qui patientent depuis des années maintenant pour retrouver le chez eux« .

Mais un autre partisan de l’UPC réplique : « vous êtes de quel village dans quelle commune et quelle province ? Et qui vous connais là bas ? J’imagine personne. Vous les vuvuzelas payés par IB et notre argent, tout le monde sait que vous ne pesez rien chez vous. Tout votre bruit c’est sur les plate formes des réseaux sociaux. A l’UPC ,il y a des milliers de cadres enracinés dans leurs terroirs, qui sont connus des populations et qui parlent parfaitement la langue de leurs parents, qui vivent avec le peuple. C’est eux les vrais patriotes de ce pays, pas les opportunistes sans racines comme vous, fabriqués pour réagir dur les réseaux sociaux« .

« Traoré pourrait inspirer Doumbouya…« 

Pour un commentateur, « avec ce qui se passe au Burkina Faso, Traoré pourrait inspirer  Doumbouya et ses conseillers. Même si Keamou Bogola Haba n’est pas officiellement un de ceux-ci, sa proximité avec Dansa Kourouma pourrait faire avancer son idée de faire dissoudre les partis politiques ou favoriser la suspension de leurs activités. Reste seulement à savoir si cela va marcher… si la communauté internationale va l’accepter ».

À Addis-Abeba, où s’est ouverte ce matin la 42ème session ordinaire du Conseil exécutif, pour préparer le sommet des chefs d’État et de gouvernement prévu les 18 et 19 février 2023, il est probable que se tienne un sommet extraordinaire de la Cedeao pour évaluer les transitions au Burkina, en Guinée et au Mali. Si c’est le cas, ce sujet portant sur les interdictions des activités sociopolitiques durant la transition sera-t-il abordé ?

Brehim Ould MAHMOUD

 

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