Le gang de Chefs d’États de la CEDEAO s’est réuni une nouvelle fois ce dimanche 7 novembre 2021 pour examiner les crises au Mali et en Guinée. Sans chercher à tenir compte des réalités sociopolitiques de ces deux pays, qui ont connu des coups d’États, ils ont décidé de prendre des sanctions contre les dirigeants de ces deux pays pour les forcer à organiser des élections permettant le retour à l’ordre constitutionnel.
Dans le cas particulier de la Guinée, ils semblent avoir mis l’accent beaucoup plus sur le cas de leur ancien ‘camarade de gang’, l’ex président Alpha Condé, auteur d’un coup d’État constitutionnel en mars 2020 et de différents hold up électoraux, notamment celui de la présidentielle d’octobre 2020.
Alpha Condé n’est pas le prisonnier des nouvelles autorités en place à Conakry. Les Guinéens veulent que lui et ses collaborateurs soient jugés pour leurs crimes de sang et économiques. Alpha Condé n’est pas à libérer. Que la CEDEAO le comprenne bien. Et que les autorités guinéennes sachent le faire comprendre à ces amis d’Alpha Condé, qui ne respectait ni les lois guinéennes ni celles de la CEDEAO. Que ces gens de la CEDEAO, qui ont accompagné Alpha Condé dans sa confiscation du pouvoir en Guinée se rappellent qu’ils l’avaient invité à négocier avec l’opposition politique et les forces sociales pour sortir la Guinée de la crise sociopolitique en Guinée et que l’orgueilleux ex-président guinéen avait manœuvré, comme à ses habitudes, pour tromper tout le monde.
Ibrahima Fall plutôt qu’Ibn Chambass
Au lieu de nommer une personnalité consensuelle pour aider la transition en Guinée, le gang des chefs d’État de la CEDEAO a porté son choix Mohamed Ibn Chambass comme Médiateur en charge de la transition en Guinée.
Cet ancien représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel de 2014 à Avril 2021 est un des acteurs principaux du pourrissement de la crise en Guinée depuis qu’il dirigeait la Commission de la CEDEAO. Il est un de ceux qui ont favorisé les hold up électoraux d’Alpha Condé. Pourquoi les chefs d’États de la CEDEAO n’ont pas proposé l’ancien Sous Secrétaire des Nations Unies, le Diplomate sénégalais, Ibrahima Fall que le Tchad a refusé ?
Le Gouvernement guinéen ne doit pas se laisser faire. La Guinée peut se passer de la CEDEAO. Celle-ci doit bien noter que le CNRD tire sa légitimité du soutien populaire au coup d’État opéré par les forces spéciales du Colonel Mamady Doumbouya. Les guinéens sont le premier rampart des nouvelles autorités.
La Guinée doit exiger un autre médiateur que cet Ibn Chambass, membre du groupe de diplomates qui ont vendu des élections à Alpha Condé et sa mouvance présidentielles. Il nous faut un médiateur consensuel et non quelqu’un du genre d’ibn Chambass. Et d’ailleurs, pourquoi le CNRD et le gouvernement ne feraient-ils pas comprendre à la CEDEAO que les Guinéens sont prêts à quitter la CEDEAO, qui est la source de leurs problèmes, nés de la gouvernance de l’ex président Alpha Condé et dont ils exigent la libération immédiate et sans condition, malgré les crimes commis sous sa gouverne.
Ibrahima Sory BALDÉ