Contre La sansure

Faut-il soutenir un gouvernement non élu qui évite le dialogue avec la classe politique ?

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La Ministre de l’Information et de la Communication du gouvernement de transition de Guinée a rencontré hier, à Conakry, des représentants de différents médias de la place pour s’entretenir avec eux sur le rôle que doivent jouer les journalistes pour la consolidation de la paix en Guinée. De nombreux observateurs pensent que ce « gouvernement non élu, qui évite le dialogue avec la classe politique, cherche le soutien des médias pour rester au pouvoir le plus longtemps possible« .

 

Pour la ministre Rose Pola Pricemou, qui s’exprimait à la veille de l’ouverture des assises nationales, « le colonel Mamadi Doumbouya a fait le choix d’appeler les guinéens à se retrouver pour qu’ensemble nous revoyons notre histoire, souvent caractérisée par des périodes douloureuses, mais surtout glorieuses, pour que nous puissions ensemble regarder cette histoire, se parler et nous pardonner (…). le rôle des médias reste déterminant. Car il s’agit de rapprocher les guinéens qui ont été longtemps divisés pour des prétextes politiques et ethniques« .

 

Ajoutant que « le président de la transition fonde un grand espoir sur vous les médias pour véhiculer les messages de vérité et de pardon pour qu’ensemble, nous puissions activer toutes nos ententes à travers le territoire guinéen afin de passer le message« , la Ministre de l’information a estimé que « tout le peuple de Guinée a été touché d’un moment à un autre par le pouvoir. Aucun groupe n’a été ciblé de façon spécifique, nous avons tous ployé sous le poids de certaines douleurs. L’objectif étant de renforcer les liens sociaux, la consolidation de notre vivre ensemble, c’est l’attente de toute la population« .

 

Pour elle, « avec 62 radios, une dizaine de télévisions, des centaines de journaux et de sites d’informations, je n’ai aucun doute que nous gagnerons le pari de la communication pour la paix en Guinée. Les guinéens fondent un espoir sur le CNRD qui est à pied d’œuvre avec l’ensemble du gouvernement, les religieux, les forces vives de la nation au-devant de cette chaine (…). Le peuple de Guinée compte sur les médias aujourd’hui. Parce que le seul moyen que nous avons pour entendre l’ensemble du peuple de Guinée à travers nos paroles, nos écrits et ce qu’on met à la disposition du peuple de Guinée (…). Car l’avenir de ce pays repose essentiellement sur cette cohésion sociale » qui est « une ambition très noble et importante dans le contexte de la transition, de la refondation de notre République avec à la clé le renforcement de la cohésion sociale et de l’unité nationale« .

Cellou Dalein Diallo (à droite), leader du principal parti politique de Guinée participe activement à la réussite de la transition. Mais les « mains noires » qui conseillent le CNRD ne cessent de lui mettre les bâtons dans les roues.

 

Elle a aussi souligné que le Colonel Doumbouya « est déterminé, avec l’ensemble de l’équipe gouvernementale, à relever ce nouveau défi pour une Guinée réconciliée avec elle-même, les guinéens réconciliés avec eux-mêmes mais aussi apaisés pour avancer ensemble vers le développement de ce pays (…) je compte sur vous pour que les programmes des médias soient partout au rythme des présentes assises avec des reportages, des analyses, des enquêtes, des commentaires, des éditos soient au service de la paix. Je ne doute pas de vos compétences et de votre attachement à une Guinée débarrassée du démon de la division, de l’ethnocentrisme et du communautarisme« .

 

Le problèmes de la Guinée, c’est le manque de forces militaires et para militaires républicaines, des forces sociales patriotiques.

 

Pour un doyen de la presse guinéenne, « le CNRD et son gouvernement n’ont pas besoin de sensibiliser la presse pour qu’elle leur apporte le soutien. Il leur suffit de poser des actes concrets qui vont dans le sens de la reconstruction du pays, du renforcement de l’unité nationale de la lutte contre la corruption, les détournements de deniers publics. Mais quand on constate des injustices, des nominations à dominance ethnique, la militarisation de l’Administration, comment voudriez-vous être soutenu ? Il faut que l’on cesse de dire que ce sont les politiciens qui sont le problème et que l’on ait le courage de dire que les problèmes de ce pays, c’est le manque de forces militaires et para militaires républicaines, des forces sociales patriotiques. C’est elles les responsables des problèmes dans ce pays car, c’est elles qui soutiennent les dictateurs. Aujourd’hui, elles sont avec le CNRD, mais demain elles chercheront à être du côté de l’occupant du pouvoir« .

 

Mamadou B. BAH

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