Contre La sansure

Il faudrait que les sanctions contre la junte nigérienne soient adaptées à celles du Burkina, de Guinée et du Mali.

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Dans quelques heures, les chefs d’États de la CEDEAO vont se réunir à Abuja (Nigeria) pour décider des sanctions à appliquer au régime putschiste de Niamey. Ils ont tous les appuis nécessaires qu’il faut pour faire plier le général Abdourahamane Tchiani et ses camarades et rétablir dans ses fonctions, M. Mohamed Bazoum, le président démocratiquement élu.

D’abord, il y a l’Union africaine dont le Conseil de Paix et de Sécurité a donné aux forces militaires et paramilitaires nigériennes un délai de 15 jours pour rendre le pouvoir au président Bazoum. C’est une décision forte que cette instance a prise pour favoriser le départ des putschistes de Niamey.

Ensuite, qu’Américains et Français indiquent qu’ils ne reconnaissent que le président Bazoum et son régime comme seuls représentants du Niger, en exigeant son rétablissement dans ses fonctions de président de la République est un signal fort, que le reste de la communauté internationale, dont dépendent tous les pays en développement à travers le monde (comme le Niger, le Burkina Faso, le Mali et la Guinée), a rapidement prit en compte.

C’est ainsi que de New-York (Nations-Unies) à Bruxelles (Union européenne), le discours est le même : des sanctions sévères qui vont de la coupure de l’aide budgétaire à l’arrêt des projets en cours de réalisation sont décidées. C’est dire que le Niger, pays enclavé va rapidement tomber dans une sévère crise économique, financière dont les conséquences sociales obligeront la junte du Général Tchiani à rendre le pouvoir. Lui et ses camarades feraient bien de négocier leur départ plutôt que de chercher à résister.

Hier, dans une tribune (*), Guillaume BANGOURA et Karamoko KOUROUMA ont suggéré des solutions pour résoudre cette crise nigérienne. Celles-ci pourraient bien être appliquées aux juntes de Bamako, Conakry et Ouagadougou. On se rappelle que le 18 juillet dernier, les présidents Patrice Talon (Benin), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), en présence de leur homologue Mohamed Bazoum (Niger) se sont concertés à Abuja et ont désigné le premier, selon Dr Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cédéao, « pour renouer le dialogue au niveau présidentiel (…) entreprendre une mission dans ces trois pays au nom des chefs d’État. Les transitions doivent être en accord avec le protocole de la Cédéao et les chartes de transition respectives« .

Aujourd’hui, le président en exercice de la Cedeao et ses pairs devraient se rappeler que le 9 juillet dernier, à Bissau, où se tenait la 63ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, selon le communiqué final, qu’ils avaient convenu, qu’il faudrait s’assurer que les « processus de transition soient menés de manière transparente, inclusive et consultative, avec l’ensemble des parties prenantes«. Ils devraient donc adapter les sanctions qui seront appliquées à la junte nigérienne à celles du Burkina Faso, de Guinée et du Mali.

Au lendemain du sommet du 9 juillet à Bissau, un commentateur guinéen soutenait : « la Cedeao doit faire comprendre à ces régimes qu’il n’y aura pas de glissement. Si des élections ne sont pas organisées tel que prévu par les chronogrammes de 24 mois, les régimes en place, présidence, gouvernement et CNT seront remplacés par des représentants des forces sociales pour diriger leurs pays vers des élections devant se tenir dans les 4 à 6 mois suivant la fin des transitions. La Cedea0, avec l’appui de la communauté internationale, principalement les Nations-Unies et l’Union européenne, notamment les États-Unis, la France, l’Allemagne, ont les moyens financiers, matériels et humains pour imposer cette solution« .

Aucun chronogramme de transition ne devrait être donné aux putschistes de Niamey. Il faudrait que les sanctions contre eux soient adaptées aux régimes du Burkina, de Guinée et du Mali dans le cas où ceux-ci respecteraient pas les chronogrammes convenus avec la Cedeao. Il reste à savoir comment les forces vives guinéennes, maliennes et burkinabè vont réajuster leurs stratégies face à cette nouvelle donne.

Ibrahima Sory BALDÉ

(*) (https://guinafnews.org/les-armes-se-substituent-aux-urnes-en-afrique-de-louest/

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