Contre La sansure

Au Mali, le report de la présidentielle passe mal

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Une grande partie de la classe politique au Mali rejette la nouvelle prolongation de la transition militaire, décidée par le gouvernement de transition.

Au Mali, si le ministre malien de l’Administration territoriale a mis en avant des « raisons techniques »  pour justifier ce rapport de l’élection présidentielle, pour certains acteurs politiques , cette annonce cacherait un malaise bien plus profond.

Hamidou Doumbia, secrétaire politique du parti Yelema (Le changement) soupçonne le caractère « prémédité »  de ce que le gouvernement de transition qualifie de « léger rapport »  de la présidentielle, initialement prévu en février 2024.

Pour lui, « cela a n’a pas fait l’objet d’un consensus. Parce que dans ce genre de situation, il devrait revenir avec une nouvelle date. Mais le rapport est pour quand ? » , réclame Hamidou Doumbia. « Les raisons évoquées ne sont pas des raisons qui me semblent être des raisons pertinentes. Au contraire, ce sont des raisons qui montrent l’impréparation du gouvernement, qui montrent l’amateurisme dans la préparation du processus électoral. »

La question sécuritaire passée sous silence

Il se dit surpris que, parmi les raisons évoquées pour justifier la prolongation de la transition , ne figure pas la question sécuritaire, au moment où les groupes armés signataires des accords d’Alger et le gouvernement s’affrontent dans le nord du pays.

Le lieutenant-colonel Assimi Goita, au centre, assiste au défilé militaire de la fête de l’indépendance à Bamako, au Mali, le 22 septembre 2022. (AP Photo, File)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Amadou Aya , secrétaire général adjoint de la Codem, estime que « la question sécuritaire devrait être abordée par le gouvernement dans ce communiqué, afin d’amener un compromis politique pour aller à l’élection présidentielle. Nous estimons que c’est important d’ engager des discussions avec la classe politique pour sortir de la situation dans laquelle nous sommes. »

Absence de consultations 

Sidi Touré, chargé de la communication du parti d’opposition Parena, note pour sa part que le calendrier électoral pouvait être sauvé si les acteurs politiques avaient été consultés en amont.

Pour lui, « l’ organisation des élections est une question de volonté politique. Avec la volonté politique, certaines raisons techniques évoquées par le gouvernement pourraient trouver des solutions, notamment à travers la relecture de la loi électorale et la gestion de la prise en otage du Ravec (Recensement administratif à vocation d’Etat civil). Le Parena regrette qu’une telle décision ait été prise sans concertation avec la classe politique et la société civile.

Avant cette nouvelle prolongation, le gouvernement de transition avait déjà fixé, en juin 2022, à 24 mois la durée de la transition, à compter de mars 2022, fixant la fin programmée de la transition militaire à mars 2024.

Par Mahamadou KANE

(*) https://www.dw.com/fr/mali-reactions-classe-politique-report-presidentielle/a-66954474

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