Contre La sansure

Sommet Arabie Saoudite-Afrique en présence des putschistes

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Riyad accueille le sommet Arabie saoudite-Afrique avec la présence notable du général gabonais Brice Oligui Nguema et du colonel guinéen Mamadi Doumbouya.

La présence économique et diplomatique de l’Arabie saoudite en Afrique ne cesse de s’étendre depuis plusieurs années. Le royaume s’intéresse par exemple à la résolution des conflits, comme au Soudan, et n’hésite pas à utiliser l’islam, et surtout sa puissance financière, pour étendre son influence.

Sur le plan des investissements, le marché africain constitue un débouché important pour les investissements dans le domaine des infrastructures ou de la santé. Mais l’Arabie saoudite s’intéresse aussi aux secteurs des mines et de la pétrochimie et ne s’embarrasse pour cela pas de considérations démocratiques.

Un véritable débouché 

Ainsi, le Gabon, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger, des Etats dirigés par des militaires putschistes, et qui possèdent d’importantes réserves de manganèse, de bauxite, d’or ou d’uranium, sont présents au Forum de Riyad.

Selon le ministre saoudien des Finances, Mohammed Al-Jadaan, les investissements saoudiens sur le continent s’élèveraient pour cette année à 75 milliards de dollars, et le royaume compte signer des accords d’une valeur de 533 millions de dollars avec les pays africains à travers le Fonds saoudien pour le développement.

Le général Brice Oligui Nguema, président de transition du Gabon
Le général Brice Oligui Nguema fait parti des putschistes présents à Riyad Image : AFP/Getty Images

 

Sur le plan idéologique, le royaume saoudien a aussi augmenté son financement pour l’enseignement de l’arabe et de l’islam, ceci notamment dans le but de contrer l’influence de l’Iran et du Qatar.

Ce dernier pays s’est en effet fortement impliqué dans le dialogue politique au Tchad, dont les conclusions ont été récemment paraphées à Doha. Pour Ahmat Mahamat Hassan, professeur en droit public à l’université de N’Djamena, les relations entre l’Arabie Saoudite et le Tchad ont aussi fortement évolué.

« Les relations ont commencé dans le contexte confessionnel et religieux pour renforcer l’islamisation en quelque sorte. C’est comme cela qu’il y a eu la grande mosquée centrale de N’Djamena qui a été construite en 1973. Le contexte a changé, aujourd’hui, la géopolitique a changé. L’Arabie saoudite est à la recherche de son positionnement en tant que leader du Golfe et du monde arabe », explique cet ancien ministre tchadien de la Justice et des droits de l’homme.

Une opportunité à saisir

Des réfugiés éthiopiens à la frontière yéménite avec l'Arabie saoudite
L’Arabie Saudite est accusée d’esclavage moderne par des ONG de défense des droits humains. Image : Khaled Abdullah/REUTERS 

L’Arabie saoudite veut aussi profiter du faible développement de certains Etats africains, notamment des pays musulmans comme le Mali ou le Niger, qui sont à la recherche de financements en raison de l’impact des sanctions de la Cédéao.

Toutefois, le traitement des migrants africains en Arabie Saoudite est régulièrement critiqué par les organisations de droits humains qui dénoncent notamment des cas d’esclavage moderne.

En août dernier, l’ONG Human Rights Watch avait aussi documenté des assassinats ciblés de migrants éthiopiens à la frontière entre le Yémen.

Par Bob Barry

In. https://www.dw.com/fr/sommetarabie-saoudite-afrique-putschistes-afrique/a-67372152

Image de la UNE : Leon Neal/Getty/AP/picture alliance

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