Guinée : « Un pays où la liste des 100 personnalités qui font bouger la Guinée sont celles qui achèvent de la précipiter dans le précipice. » (Sékou Koundouno)
Dans notre pays de tous les paradoxes, j’apprends ce matin que « la miss a empoché un jackpot de : Une parcelle, une voiture, une somme de 30.000 dollars, un iPhone 15 pro max et bénéficie d’une bourse complète dans l’université et pays de son choix ».
Et de l’autre côté, le premier de la République (celui qui a obtenu la grosse moyenne dans l’histoire de la Guinée et qui représente l’avenir de la Guinée) bénéficie de nos autorités sans ambition ni vision de : « Un ordinateur portable HP, la somme de 1 million, des acclamations et jeté dans le désert marocain au département Mathématique physique », sans oublier des centaines de boursiers abandonnés à leur propre sort en Russie, Chine, Cuba, Tunisie, Egypte, Algérie…
La Guinée est tristement le paradis des vices et l’enfer des vertus ! Tu es parfois tenté de changer de nationalité pour t’éloigner définitivement de cette ignominie.
Un pays où Grand P, dont les titres épiques me donnent des frissons par la qualité et le sérieux qui y sont investis -ne vous ne méprenez pas, je suis admiratif de son parcours et l’affectionne pour l’écouter régulièrement-, a un passeport diplomatique. Et au même moment, Tierno Monènembo, grand intellectuel, Grand Prix de la littérature, monument et légende, en est dépourvu et réduit à faire la queue à l’aéroport.
Un pays où la liste des 100 personnalités qui font bouger la Guinée sont celles qui achèvent de la précipiter dans le précipice.
Un pays où la morale et la vertu ont foutu le camp en lieu et place de toutes les compromissions inimaginables, parfois, tu questionnes ton appartenance à une telle nation à ton corps défendant.
Un pays où les membres du CNT, nommés par la junte militaire, se font appeler honorables, quelle comédie !
Ce pays donne des maux de tête, il faut être guinéen pour croire qu’un pays dirigé par Doumbouya, n’a pas son BEPC, Balla Samoura, Haut commandant de la gendarmerie nationale, s’est limité au secondaire.
La Guinée, c’est aussi le pays par excellence qui marche sur la tête. C’est le pays des contrastes, des paradoxes, des désenchantements, des rendez-vous manqués, des désillusions.
Un pays frappé d’une profonde crise de moralité où la déconfiture s’accélère chaque jour. Un pays où la démagogie a élu domicile et prévoit de s’y installer durablement
Mais qu’attendre au fond d’un pays où l’excellence et l’éducation, sont désacralisées à ce point et l’échelle des valeurs inversée ?
Nos enfants méritent une Guinée meilleure !
Sékou KOUNDOUNO
Responsable des stratégies et planification du FNDC