AfricTivistes exige la levée de la restriction des réseaux sociaux
Depuis vendredi 24 novembre, l’accès aux réseaux sociaux est restreint dans la capitale Conakry et ses environs. Les utilisateurs sont obligés de recourir aux virtual private network (VPN) ou réseau privé virtuel en français pour accéder aux applications touchées notamment WhatsApp, Messenger, Facebook, Télégram, YouTube et Twitter. Cependant, certaines villes de l’intérieur du pays sont exemptées de cette restriction.
Des médias guinéens ont également vu leurs signaux brouillés comme Fim FM et Djoma Media. La Direction Générale de Fim Fm a protesté contre cette mesure qu’elle juge “illégale et liberticide des autorités guinéennes, affectant la liberté de la presse et violant le droit du public à l’information.”
AfricTivistes, en tant qu’organisation attachée à la défense des droits humains et aux libertés fondamentales, déplore cette situation susceptible de perturber la vie quotidienne des Guinéens.
En mai dernier, les accès aux réseaux sociaux et aux services de messagerie ont aussi été limités. Ces restrictions avaient été constatées le mercredi 17 mai, journée de manifestation à l’appel des Forces Vives de Guinée – composées d’une coalition d’organisations de la société civile et de partis d’opposition. L’Association des Blogueurs de Guinée (Ablogui) par la voix de son président, Alfa Diallo, s’était offusquée d’une telle censure.
A l’époque, plusieurs médias avaient également vu l’accès à leurs sites web fortement perturbés. Dans un message commun, les associations professionnelles de presse dénonçaient “des actions liberticides engagées par l’Autorité de régulation des Postes et Télécommunications.”
La Charte de la transition adoptée, après les conclusions des Concertations nationales inclusives, suite au coup d’Etat de 2021, confirme l’attachement de la République de Guinée aux valeurs et principes démocratiques tels qu’inscrits dans la Charte des Nations-Unies et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Toujours ce document fondamental de la transition guinéenne, réaffirme en son Article 19 que tout individu a le “droit de s’informer librement et d’être informé.”
Au niveau continental, les autorités de la transition ont aussi assuré leur attachement à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) et à la Déclaration des principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique.
AfricTivistes rappelle que la censure ou la restriction d’internet, d’où qu’elles émanent, restreint indubitablement les libertés d’expression, de réunion, en passant par l’accès à l’information garanties. Ainsi, elles perturbent la libre circulation de l’information, les activités économiques qui dépendent fortement d’internet et empêchent aux populations d’user de leur droit d’accès à un service universel.
En effet, AfricTivistes considère que l’accès à Internet est un droit et un service incontournable qui participe grandement dans divers aspects de la vie quotidienne tels que l’éducation ou la communication.
AfricTivistes encourage donc les autorités compétentes et toutes les parties prenantes de la République de Guinée à élucider les raisons de cette restriction lourde de conséquences sur la vie quotidienne et les activités professionnelles de leurs compatriotes.