Un mandat de dépôt n’est pas systématiquement une condamnation.
Prévenus et mis sur mandat de dépôt, l’ancien premier ministre guinéen et quelques collaborateurs reprennent le flambeau des plus célèbres détenus de Coronthie.
Il est utile de rappeler, pour éviter toute confusion, que la Maison centrale fait office de maison d’arrêt pour des prévenus (personnes non encore jugées définitivement) incarcérés (dans le cadre d’une détention provisoire ou d’un flagrant délit), et secondairement les condamnés à des peines d’emprisonnement de courte durée (1).
Elle sert aussi de lieu – et principalement d’ailleurs – de quartier maison centrale, caractérisé par un régime d’emprisonnement axé sur la sécurité et où sont détenus les condamnés à des peines privatives de liberté de longue durée et/ou présentant des risques, et qui ne sont pas affectés au quartier centre de détention qui est en réalité caractérisé par un régime d’emprisonnement principalement orienté vers la réinsertion sociale et, le cas échéant, la préparation à la sortie des condamnés.
Il est plus clair désormais pour tout le monde qu’un mandat de dépôt n’est pas systématiquement une condamnation.
Où est donc le problème?
Veut-on que la Guinée aille de l’avant sans avoir à interroger les causes de notre mal commun, de notre retard presque endémique, de situer les responsabilités de ramener chacun devant ses manquements ?
Personne n’est intouchable. Il suffit à cela le temps et les circonstances.
Les causes et les moyens. Il faut intégrer ceci : Seul Dieu ne rend compte à personne. Ceux qui croient utile de menacer se trompent donc de sujet. Nous sommes en effet dans le même bateau figurez-vous ! Nous avons tous à perdre…
Ce n’est pas une question de CNRD ou de son Président. C’est une question de logique. On peut pas s’accorder que notre pays a été mal géré depuis des décennies et se refuser d’en comprendre suffisamment les causes. les moyens et les acteurs ou supposés tels de cette déchéance collective. Ce serait une trahison de nos ambitions de renouveau.
La présomption d’innocence existe, tout comme le mandat de dépôt pour éviter que des positions de pouvoir ( ou de pouvoir anciennement obtenu ) et des positions politiques ( plus généralement ) n’empiètent sur le cours des investigations (1). C’est aussi un moyen non seulement de contrer les velléités d’une poudre d’escampette (2) ou tout simplement comme tous ces « petits esprits » qui se réchauffent pour rien du tout, de pouvoir les contenir (3). Des raisons qu’on pourrait longuement expliquer, discuter, pour autant elles restent claires et objectives.
Il vaut mieux laisser le temps faire son effet. Faudrait-il tout autant laisser la Justice nous éclairer et non nos orientations politiques !
En eau trouble, bien malin celui qui peut attendre suffisamment avant de se baigner. On l’a maintes fois répété, miser sur Kassory est un « grand risque politique » pour le RPG. Les raisons sont nombreuses, tant qu’elles se rattachent au même procès fait aux anciens premiers ministres plus généralement, qu’à – surtout – ses filiations politiques de ces dernières années, ses sorties médiatiques ratées et par dessus tout, l’échec de ses gouvernements successifs ainsi que l’accompagnement aux fanfares du troisième mandat obtenu dans des conditions aussi inquiétantes.
Il est donc très difficile – au risque de dire impossible – de convaincre sur le bilan de Kassory Fofana. Il y a des zones d’ombre, en tout cas tous les commentateurs politiques vont bon train depuis bien des années. Plus encore, depuis le renversement de pouvoir le 05 septembre dernier. Mais il n’est pas le seul à être indexé. Entre rumeurs et réalité, la liste est vraiment longue.
Encore une fois, il est loisible de continuer à faire le débat de sourds, en nous faisant tous croire que tout le monde est blanc comme neige. On pourrait discuter sur les questions de droit et de procédures, de tout et de rien… On pourrait choisir de se poser les vraies questions ou tout simplement de les écarter au profit de nos intérêts propres, de nos positions partisanes etc.
Ce qui reste clair, cette transition doit mériter – à défaut d’être la dernière de nos transitions politiques – d’être la transition qui permettra enfin à ce pays de pouvoir « recréer » un État véritable, de permettre que notre vie politique soit un peu plus saine et beaucoup plus tournée vers l’intérêt commun.
Rien de personnel.
À CHACUN SA RELIGION !