SONAP: LES TRAVAUX DE RENOVATION OU LA VOIE ROYALE DE DETOURNEMENT
Il n’a fallu que quelques heures après sa nomination pour que Moussa Cissé, DG de la SONAP, n’entreprenne, en pleine saison des pluies, des travaux de rénovation d’un montant de 13 milliards de francs guinéens, soit 1,5 millions de dollars, condamnant ainsi l’entité au service minimum avec seulement 15 à 20 % de travailleurs présents sur le site.
Il a été donné aux Guinéens de découvrir le nouveau DG de la SONAP à la faveur d’une enquête exclusive du journaliste français Thomas Dietrich révélant au grand public l’un des plus grands contrats de gré à gré de l’histoire de notre pays accordé à l’entreprise ADDAX, sans appel d’offre.
Moussa Cissé récidive donc, en accordant, sans appel d’offres, un marché de gré à gré de 13 milliards GNF, à la Société Moderne d’Afrique (SOMAF) en violation flagrante de l’article 2.4.2.1 du Code des marchés publics relatif aux travaux qui fixe le seuil unique de passation des marchés à 500 millions de francs guinéens pour les établissements publics, les sociétés publiques, d’économie mixte…
Cette situation est d’autant plus ubuesque que Moussa Cissé, alors Ministre de l’économie et des finances, avait fait part à l’époque, à tous les ministères et aux EPA, par le truchement d’une note administrative, de sa volonté de lancer une croisade contre les marchés de gré à gré en sa qualité de juriste respectueux des dispositions du Code des marchés publics. Moussa Cissé passe donc de pourfendeur des marchés publics à pourvoyeur des marchés publics.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’option rénovation comme moyen de détournement des fonds publics est plébiscitée par les prétendus chantres de la refondation. Des exemples édifiants en la matière nous ont été donnés par le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo avec le scandale de surfacturation de 65 milliards de GNF pour la rénovation et l’extension du ministère des postes et télécommunications de même que la rénovation du domaine de l’ancien Premier ministre Dr. Bernard Gomou se chiffrant à 6 milliards 107 millions 694 mille 192 francs.
Au vu de ce qui précède, l’on comprend donc aisément la décision irrationnelle, voire suicidaire, du CNRD de retirer les agréments des médias indépendants les plus en vue du pays pour éviter que de tels scandales de détournements ne soit porté à la connaissance du peuple de Guinée.
Pauvre Guinée ! A quand le sursaut?
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATEGIES ET PLANIFICATION DU FNDC