Avec d’autres, ils polluent le paysage sociopolitique guinéen
Dans des propos recueillis par mosaiqueguinee (*), M. Alsény Barry, désigné dans la controverse il y a quelques temps président de la coordination des fulbés et Haali poular, a estimé à Kankan que « M. le président de la république dispose réellement d’outils appropriés pour la réconciliation nationale, sans faire appel à l’étranger, sans faire appel à la CEDEAO. » Sait-il de quoi il est question ?
Pour l’homme d’affaires revenu au pays après la prise du pouvoir par le CMRN, une semaine après le décès du premier chef d’État guinéen (jamais élu à ce poste au suffrage universel), le tombeur d’Alpha Condé, « dispose aujourd’hui de quatre coordinations régionales. Les quatre régions naturelles prises ensemble chacune a des principes et des modalités permettant d’aller vers l’unité. Nous demandons donc honorablement au président de la république de ne pas chercher ailleurs d’intervenants ou d’intermédiaires pour la réconciliation nationale. »
Poursuivant, il explique : « les quatre coordinations, si elles n’ont pas de parti pris en politique, cela peut nous permettre d’aller plus loin. Ensuite les coordinations sont apolitiques et elles doivent continuer à être apolitiques. Je voudrais humblement solliciter auprès de son excellence Monsieur le Président de la République au nom des quatre coordinations de bien vouloir confier aux coordinations d’aller et d’œuvrer pour l’unité de la nation et pour la réconciliation nationale. Je pense que nous pourrons le faire… Et cela ne coûtera rien à la Guinée, ce ne sont pas des salariés, ils ne prennent pas de primes, ils ne cherchent pas des marchés, la Guinée c’est pour tous sans distinction, et si ça marche ça marchera pour tout le monde. Et si, que Dieu nous préserve, ça se gâte tout le monde en sera victime. Donc prions encore le président de la république. C’est la seule requête, c’est pour la réconciliation des Guinéens.»
Très mauvaise lecture
Ce n’est pas exagéré de dire qu’El-Hadj Alsény Barry comme de nombreux autres chercheurs de marchés de primes, et de privilèges accordés par le pouvoir politique, dont des syndicalistes, des religieux, etc., fait une mauvaise lecture de la situation sociopolitique. Les coordinations régionales n’ont pas leurs places dans la gestion de la cité. Elles cherchent à s’en faire une. Ne peuvent-elles pas exister au sein des organisations de la société civile qui sont réellement engagées dans la lutte pour une Guinée meilleure ? Les animateurs de ces coordinations ne devraient-ils pas simplement créer leurs partis politiques et cesser de polluer l’atmosphère politique, en apportant leurs soutiens au pouvoir en place ?
Sous le régime Sékou Touré ces coordinations existaient elles ? N’est-ce pas sous Lansana Conté qu’elles ont pris forme, avant d’être instrumentalisées au lendemain de la prise du pouvoir par l’ex président Alpha Condé, suite à des élections très controversées ? Le président de la transition guinéenne ne devrait-il pas mettre à la touche ces coordinations et comprendre qu’il gagnerait davantage en tendant la main aux forces vives du pays, notamment le Forces sociales, le Rpg a-e-c, l’UFDG et l’Ufr, maîtres du paysage sociopolitique que ces coordinations voudraient le convaincre d’être en mesure de mobiliser en sa faveur?
Ibrahima Sory BALDÉ