Contre La sansure

L’Assemblée générale examine les progrès mondiaux vers une urbanisation durable (*)

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Avec six personnes sur 10 qui devraient vivre dans les villes d’ici la fin de la décennie, l’Assemblée générale des Nations Unies s’est réunie jeudi pour examiner les progrès accomplis dans la mise en œuvre d’un cadre sur l’urbanisation durable adopté en 2016.

Le Nouvel agenda urbain présente une vision globale partagée sur la façon de construire, de gérer et de vivre dans les villes, grâce à une urbanisation bien planifiée et bien gérée.

Il a été adopté un an seulement après que les pays se sont mis d’accord sur les objectifs de développement durable (ODD), le plan directeur pour un avenir meilleur, pour les personnes et la planète, d’ici 2030.

Changer de tendance

Dans son allocution d’ouverture, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid, a expliqué comment l’urbanisation durable peut entraîner des changements dans plusieurs domaines interconnectés, notamment l’éradication de la pauvreté, l’action climatique, la migration, la dégradation des terres, la prospérité économique et la création de sociétés pacifiques.

Pourtant, a-t-il déclaré, le Nouvel agenda urbain a souvent été « sous-estimé », malgré ses implications importantes.

« Alors que l’urbanisation durable est liée à la réalisation de tous les objectifs de développement durable, seuls quelques pays peuvent vraiment prétendre qu’ils ont mis en place la gouvernance et les politiques nécessaires, notamment en matière de planification urbaine inclusive, de développement des capacités, d’accès à la technologie et de financement nécessaires pour assurer une urbanisation durable », a déclaré M. Shahid. « Nous devons changer cette tendance », a-t-il ajouté.

La réunion de haut niveau a rassemblé des représentants de gouvernements, des maires de villes, des chefs d’entreprise, des jeunes et d’autres groupes.

La préparation a été marquée par plusieurs événements, dont la publication du dernier rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la mise en œuvre, cinq forums régionaux sur le développement durable et une réunion spéciale du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC).

 

L'expansion urbaine contribue à une réduction significative des mangroves en Indonésie.
Ocean Image Bank/Srikanth Mannep L’expansion urbaine contribue à une réduction significative des mangroves en Indonésie.

Lutter contre les inégalités urbaines

La mise en œuvre intégrale du Nouvel agenda urbain est au cœur du principe des ODD consistant à « ne laisser personne de côté », a déclaré Collen V. Kelapile, le Président de l’ECOSOC, qui a rendu compte de sa réunion qui s’est tenue la semaine dernière.

Parmi les messages clés issus des discussions figurait la nécessité d’un financement pour lutter contre les « inégalités urbaines », y compris autour de l’accès au logement.

« Le logement est devenu un bien commercial et les marchés fonciers urbains sont accaparés par l’élite politique. Par conséquent, les États membres sont invités à positionner le logement avant tout comme un droit de l’homme », a déclaré M. Kelapile.

Il a également encouragé les pays à considérer le défi du déblocage des financements pour le logement abordable à la fois comme une opportunité de créer des emplois et comme un catalyseur pour augmenter les revenus générés par les villes.

Ne laisser personne de côté

L’impératif autour du logement est inclus dans le rapport quadriennal du Secrétaire général, le document guidant les délibérations lors de cette réunion d’une journée, a déclaré Maimunah Sharif, Directrice exécutive d’ONU-Habitat, l’agence qui est suit la mise en oeuvre du Nouvel agenda urbain.

Maimunah Sharif, Directrice exécutive d’ONU-Habitat

Elle a rappelé que le rapport recommande aux pays d’intégrer la fourniture de logements adéquats et abordables comme moteur d’un développement équitable, ajoutant que le logement est au cœur des systèmes de protection sociale, au même titre que les soins de santé, l’emploi, l’éducation et l’accès numérique.

« Les États membres peuvent y parvenir en faisant de la politique urbaine un élément central pour aborder de manière globale l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. En alignant le développement spatial et économique, nous pouvons protéger la biodiversité et réduire la pollution. Nous devons veiller à ce que personne, y compris la plus petite des créations de Dieu, ne soit laissé pour compte », a-t-elle déclaré.

Des villes sous pression

Le Nouvel agenda urbain est essentiel à un moment où les villes sont aux prises avec de nombreuses pressions, par exemple sur les ressources alimentaires, hydriques et énergétiques – un point soulevé par la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed.

La nigériane Amina Mohammed, Vice-Secrétaire générale de l’ONU.

Le cadre définit une voie claire pour développer des villes véritablement durables, centrées sur des économies résilientes, un environnement propre et la santé, le bien-être, la culture et la sécurité dont les résidents ont besoin. Il propose également des solutions durables pour faire face à la crise climatique.

« Lorsqu’elles sont bien planifiées, construites sous une forme urbaine compacte et soutenues par des transports publics de haute qualité, les villes offrent la forme d’établissement humain la plus durable », a-t-elle déclaré. « Investir dans l’urbanisation durable peut également catalyser d’importantes transitions dans les systèmes alimentaires et énergétiques ».

Mme Mohammed a également souligné les initiatives des Nations Unies visant à aider les pays à mettre en œuvre le Nouvel agenda urbain.

L’urbanisation sera intégrée plus systématiquement dans les cadres de coopération pour le développement, par exemple, tandis que les gouvernements recevront également un soutien sur mesure pour l’élaboration de politiques urbaines nationales et d’une planification urbaine inclusive.

 

(*) In, https://news.un.org/fr/story/2022/04/1119122

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