Les conclusions des travaux du CNA transmises au Colonel Doumbouya.
La cérémonie officielle de remise au président de la transition hier vendredi du rapport de consultations des guinéens par le Comité national des assises (CNA) a été éclipsée par celle de la restitution des propositions de chronogramme de la transition, boycottée par les plus importantes forces sociales et politiques du pays.
Au Palais Mohamed V, siège de la présidence guinéenne depuis la prise du pouvoir par le CNRD, Dr. Makalé Traoré, porte-parole du CNA a souligné que « les attentes sont nombreuses et diverses. Aujourd’hui, si les écoutes ont continué jusqu’à maintenant, c’est à cause de l’engouement des guinéens. Au départ très dubitatifs, ils ont compris le sérieux au fil des jours. Ces écoutes qui devaient prendre fin le 20 avril se poursuivent jusqu’à maintenant. Nous saluons cette attitude des guinéens« .
Elle a soutenu qu’il « faut avancer ensemble malgré nos ressentiments, nos difficultés et tout ce que nous avons subi. Nous n’avons pas le choix. Il faut à un moment donné s’arrêter, se dire certaines vérités et se pardonner (…). Naturellement, ce pardon est adoubé aux actes concrets à poser qui correspondent aux besoins et aux attentes des guinéens. Il y a des guinéens qui sollicitent des excuses publiques. D’autres sollicitent des réparations financières et ou leur rétablissement dans leurs droits. Et vous en avez aussi qui sollicitent des procès« .
Dr. Makalè Traoré a estimé que le CNA est « sûr qu’il (Colonel Doumbouya (ndlr) va commencer déjà à prendre la mesure des attentes et à réfléchir sur des actes concrets à poser pour répondre aux guinéens qui lui font confiance dans cette démarche et ont l’espoir, pour une fois, un tel exercice ne va pas s’arrêter au rapport, mais suivi pour que des actes concrets soient pris« .
Pour un observateur, « Doumbouya et son CNRD ont posé un geste que la quasi totalité des guinéens a soutenu. Mais après, ils ont commencé à décevoir. Limogeage de la Ministre de la Justice Yarie Soumah, Baptême de l’aéroport au nom du tyran Sékou Touré, acharnement sur la personne de Cellou Dalein Diallo, détermination à confisquer le pouvoir… On ne peut nous dire que le pardon, la réconciliation, la justice et la reconstruction socioéconomique vont se faire avec ces gens. Le premier geste à faire pour nous dire que nous allons faire une réconciliation c’est redonner à l’aéroport son nom et trouver un autre pour le Stade car Lansana Conté aussi a fait tuer des centaines de Guinéens« .