« Alpha Condé, l’imposteur repenti qui ose se poser en sauveur de la Guinée »
Alpha Condé, dans un discours empreint de contradictions, qu’il adresse au peuple de Guinée à l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance du pays, se présente aujourd’hui comme un chantre de la démocratie, un défenseur des libertés, et un patriote indigné par la brutalité de la junte. Mais, n’est-ce pas là un exercice cynique de dédouanement de ses propres forfaits ?
L’ancien despote qui, il y a à peine trois ans, écrasait sans remords les aspirations légitimes du peuple guinéen, osant tripatouiller la Constitution pour s’octroyer un troisième mandat illégal, tente désormais de s’ériger en victime d’un système autoritaire qu’il a lui-même contribué à forger.
Quand il s’interroge, « que reste-t-il de notre souveraineté, de notre liberté ? », il feint d’ignorer qu’il fut le premier à les piétiner, étouffant dans l’œuf toute velléité d’opposition, bâillonnant la presse, et recourant à une répression violente pour maintenir son pouvoir chancelant. Ce même homme qui se lamente aujourd’hui des « libertés publiques confisquées » est le même qui, hier, a envoyé des centaines de manifestants innocents à la mort, et a transformé l’espace démocratique guinéen en un théâtre de violence, de corruption, et de terreur.
Son indignation à propos de la corruption sonne terriblement faux. Sous son règne, la Guinée s’est enlisée dans une gabegie sans précédent, avec une prédation des ressources publiques orchestrée par un clan familial avide. Il ose dénoncer « les ressources bradées à l’étranger », mais n’était-il pas le chef d’orchestre de ce ballet malsain où les intérêts de la nation étaient sacrifiés sur l’autel de l’enrichissement personnel ?
En réalité, ce discours, loin d’être un cri de ralliement pour la liberté et la justice, n’est qu’une vaine tentative d’auto-rédemption, un travestissement de l’histoire pour effacer les traces de ses propres crimes. L’écho de ses mots résonne comme une tragi-comédie, une farce pathétique jouée par un homme qui n’a ni le courage de reconnaître ses échecs, ni la décence de se taire.
Alpha Condé n’est pas l’héritier des « pères fondateurs » qu’il prétend honorer, mais plutôt l’architecte de la déchéance actuelle de la Guinée. Son appel à la mobilisation n’est qu’un artifice éhonté pour se redonner une légitimité qu’il a irrémédiablement perdue. Il réclame un retour à un « pouvoir légitime », mais comment oublier qu’il a été lui-même un fossoyeur de la légitimité démocratique ?
Aujourd’hui, il n’est ni l’éclaireur d’un peuple en quête de liberté ni le gardien des valeurs qu’il a trahies. Le peuple guinéen n’a pas besoin des leçons de celui qui a contribué à l’entraîner dans l’abîme. Ce discours n’est qu’un miroir déformant, un jeu d’illusions qui ne trompe plus personne. La Guinée, pour se relever, devra se libérer de l’emprise de ces faux prophètes qui, hier encore, se vautraient dans la même boue que celle qu’ils dénoncent aujourd’hui.