Contre La sansure

Adresse à la nation du Général Mamadi Doumbouya : Il n’a été ni à la hauteur des enjeux ni à la hauteur des attentes de nos populations

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Après trois ans passés à la tête de notre pays, les guinéens attendaient du Général Mamadi Doumbouya des actions fortes, pour apaiser les esprits et ainsi aplanir les divergences avec les principaux acteurs politiques et sociaux de notre pays.

Les compatriotes attendaient qu’il prenne la mesure de la gravité de la crise actuelle et des conséquences dramatiques qui en découleront. Pour cela, Il devrait avoir le courage de siffler la fin de la récréation, de sortir de la diversion et de mettre un terme aux manœuvres dilatoires.

Ce qui requiert de revenir aux fondamentaux d’une transition, à savoir : le retour rapide à l’ordre constitutionnel via l’organisation d’élections libres, inclusives et transparentes, au cours desquelles, le peuple choisira librement les dirigeants qui, à leurs yeux, sont plus à mêmes de mener les réformes structurelles dont la Guinée a besoin.

Malheureusement, comme les autres adresses à la nation, il a déçu. L’homme du 5 septembre traîne volontairement le pas sur le processus de retour à l’ordre constitutionnel et s’éloigne de ses engagements à ne pas se porter candidat à la prochaine présidentielle et à organiser les élections avant la fin de cette année. Ce qui risque de radicaliser les positions les prochains jours.

Du côté de l’ANAD et des forces vives, nos positions sont claires : La transition en Guinée prendra fin au plus tard le 31 décembre 2024. Au cas échéant, nous exigerons la mise en place d’une transition civile qui aura pour seul agenda le retour à l’ordre constitutionnel.

En parlant de la bonne Gouvernance et de la lutte contre la corruption, le général a parlé de chantage politique faisant allusion aux acteurs politiques.

Aujourd’hui, ils ne font pas mieux que le régime qu’ils ont évincé.

Le temps est le meilleur juge. Le CNRD à la prise du pouvoir s’était positionné comme des hommes et des femmes vertueux qui se donnent pour mission de lutter contre la corruption et les délinquances politiques, économiques et sociales. Aujourd’hui, ils ne font pas mieux que le régime qu’ils ont évincé. Les politiques opposés à sa gouvernance ne gèrent rien actuellement. Ce sont ces hommes qui gèrent ce pays. Donc, le chantage politique n’a pas sa place.

Les médias indépendants qui dénonçaient la corruption, le pillage de nos ressources, les dérives autoritaires et les assassinats de jeunes manifestants ont été fermés justement pour étouffer les scandales financiers à répétition et la volonté de confiscation du pouvoir de la junte.

Le Général Doumbouya doit savoir qu’il n’est plus audible en parlant de détournement, de gabegie, d’enrichissement illicite et j’en passe. Sa gouvernance est éclaboussée quotidiennement par ces pratiques honteuses qui justifiaient un moment ce coup d’État qui s’est révélé être une véritable révolution de palais.

Et depuis, l’enrichissement illicite s’est davantage institutionnalisé, des villas et des immeubles sortent de partout à Conakry et à l’intérieur du pays. Hier de simples débrouillards, nombreux sont ceux qui sont devenus ostensiblement riches en quelques mois seulement, grâce à l’argent public détourné.

On ne gouverne pas contre le peuple. Il doit organiser les élections et partir.

Souleymane Souza KONATE                                                                      Président de la commission Communication de l’ANAD et Conseiller en communication du président Cellou Dalein Diallo.

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