Kidnapping à Koloma : les conducteurs de taxis motos entre tristesse et colère après l’assassinat de leurs deux camarades
Ce sont des jeunes conducteurs de mototaxis visiblement terrifiés et révoltés suite à l’assassinat de deux de leurs collègues, par les ravisseurs d’un opérateur économique, que nous avons rencontré au rond-point de Koloma Soloprimo, au lendemain du crime.
Mamadou Baïlo Diakité et Mamadou Adama Bah de Tanga ont été fusillés hier nuit à Koloma et à Petit Simbaya par des assaillants armés, alors qu’ils les pourchassaient.
Interrogé sur les circonstances de cet événement tragique, qui les a plongés dans la consternation, Mohamed Ramadane Diallo, conducteur de mototaxis et témoin de la scène a tenu à préciser que ces deux collègues ont reçu des balles pendant qu’ils pourchassaient ceux qui ont kidnappé le commerçant qui est un monsieur connu de tous pour son humanisme.
« C’était hier mardi vers 19 heures, deux de nos amis ont reçu des balles. En effet, on a constaté l’enlèvement d’un des nommés Jumeaux (Alhassane Diallo ndlr) qui est commerçant, par les assaillants qui l’ont conduit dans un véhicule de couleur noire. Puisqu’on ne sait pas les causes de son enlèvement, c’est ainsi que nous avons poursuivi le véhicule dans lequel il était transporté. Arrivés à un certain niveau, les assaillants qui étaient armées ont ouvert le feu. Sur place, ils ont atteint deux de nos collègues, avec qui nous passons tout le temps ensemble. Le nommé Adama Bah Tanga est mort sur place. Qu’Allah ait pitié de son âme ! Le second Diakité avait reçu des balles mais Dieu merci il n’est pas mort. Dieu merci », a-t-il narré.
Celui qui a été abattu au niveau de Petit Simbaya, son identité n’a jusque-là pas été révélée.
Cette situation relance le sujet sur l’insécurité grandissante à Conakry ces derniers temps.
Pour Mohamed Ramadane Diallo, les services de sécurité ne jouent pas pleinement leur rôle d’autant plus que la CMIS et de la BAC sont situées à quelques mètres la scène de crime. À cela s’ajoutent les patrouilles nocturnes.
« Aujourd’hui nous sommes inquiets par rapport au climat d’insécurité grandissante dans notre pays. Les services de sécurité ne jouent pas pleinement leur rôle. Alors qu’ils doivent jouer leur rôle parce que personne ne se sent en sécurité en Guinée aujourd’hui », a-t-il fustigé.