Encore les tournois de football en l’honneur du CNRD ! Alors que la population de N’zérékoré peine à se remettre de la tragédie humaine du tournoi de la « Refondation », les familles continuent le deuil des siens sans aucun espoir de justice et les blessés toujours en quête de guérison, le gouvernement de la transition à travers le Gouvernorat de la ville de Conakry, rallume le moteur du même tournoi désormais rebaptisé sous le saut de la « Préservation des acquis et la cohésion sociale ».
Initialement doté du trophée « Général Mamadi Doumbouya », ce tournoi de propagande politique change de statut pour être impersonnel sous le haut patronage des : »Hautes Autorités du pays ».
Pendant ce temps, le gouvernement refuse de communiquer sur le vrai bilan du drame de N’zérékoré plus de 10 jours après, et dont le nombre serait de 150 morts et une cinquantaine de disparus selon des ONG de la place ; 300 morts selon le haut conseil de la diaspora forestière et plus de 200 morts selon des sources médicales et de nombreux citoyens temoins des faits.
Malgré la gravité de la situation, le CNRD se montre déterminer à poursuivre sa campagne pour la confiscation du pouvoir.
La vie humaine semble ne plus avoir de la valeur.
Que devient la société Guinéenne aux yeux du CNRD ? Quel message renvoient-ils aux familles des victimes de N’zérékoré par la poursuite de ce tournoi ? Quelle est son opportunité ? Que sont devenues les préoccupations essentielles des populations ?
Par ailleurs, le championnat guinéen de football professionnel, peine à démarrer pour faute de moyens ; les universités publiques attendent toujours leurs subventions depuis plus de 6 mois ; les nouveaux enseignants-chercheurs courent derrière leurs salaires depuis l’ouverture des classes ; les employés de l’OGP se lamentent publiquement pour 6 mois de salaires impayés alors que d’autres travailleurs souffrent en silence dans d’autres EPA en manque de ressources.
Cela sans parler de la précarité extrême de la population en général qui vit au jour le jour.
Au même moment, on parle d’un détournement de plus de 800 milliards de francs guinéens soit près de 100 millions de dollars et une affaire de « vente frauduleuse » de 3 à 4 tonnes d’or de la Banque centrale qui connaît désormais une baisse drastique de ses réserves de change.
N’est-il pas temps d’exiger le retour immédiat à l’ordre constitutionnel civil et démocratique pour mettre fin à cette parodie de gouvernance dilatoire, médiocre et autoritaire ?
Babila KEITA
