Lansana Kouyaté et les trésors perdus : chronique d’un pillard et griot des coffres suisses
Sous le règne obscur du CNRD, les patriotes sont réduits au silence, pendant que les pilleurs d’élite voguent dans l’impunité. Voici l’histoire d’un hold-up d’État maquillé en mission de service public : celle d’un griot en cravate, devenu le gardien occulte des richesses guinéennes cachées dans les coffres européens. Un homme qui aurait dû répondre de ses actes, mais que l’ethnostratégie du régime a préféré sanctifier.
I. L’ascension du masque
Février 2007. En pleine crise nationale, Lansana Kouyaté surgit comme l’homme providentiel. Ancien diplomate, nouvel espoir. Mais derrière le vernis républicain, un loup. Sous les habits de Premier ministre, un prédateur poli, affamé d’opacité et de privilèges.
II. L’appel de l’or oublié
À peine nommé, il se souvient comme par magie des milliards dormants dans les banques françaises et suisses, gelés depuis l’ère Sékou Touré. Des fonds que même le général Conté n’avait osé toucher. Mais lui, Kouyaté, en fait sa chasse privée. Il les déterre. En silence. Pour les détourner.
III. Le pillage sous couverture
Pas de débat, pas de feu vert parlementaire. Il agit seul, dans le dos de l’État, profitant de l’ombre et de ses réseaux. Les députés protestent. Somparé dénonce. Les médias révèlent. Et Kouyaté, l’orateur professionnel, fait vibrer les micros : « L’argent appartient aux Guinéens. » Mais rien n’en revient au peuple. Pas un hôpital construit. Pas une école rénovée. Rien. Silence bancaire.
IV. Le bras de fer avec Alpha Condé
Alpha Condé finit par remonter la piste : les comptes sont vides, les traces effacées. Il interroge Kouyaté. Les tensions éclatent. Kouyaté se rebiffe, se radicalise, prend la fuite dans le discours de l’opposant. Mais ce n’est pas une opposition de conviction. C’est une fuite judiciaire camouflée en combat idéologique.

V. L’exil de la vérité
Comme Telliano au Sénégal, il se mure dans le silence. Il évite les questions, redoute les procès. Il sait ce qu’il a fait. Le contribuable, lui, reste dans l’ignorance. Ce que la Guinée a perdu dans cette affaire n’est pas qu’une somme : c’est une part de sa dignité.
VI. Le sablier de l’Histoire
Mais l’Histoire n’oublie rien. Elle observe, elle note, elle attend. Un jour, les archives parleront. Les témoins parleront. Et ce griot dévoyé devra s’expliquer. Ce jour-là, les métaphores ne suffiront plus. Il faudra des chiffres. Des aveux. Et peut-être, enfin, des chaînes.
Il fut Premier ministre. Il se disait patriote. Mais dans l’ombre, il a vidé les coffres de la Guinée pour mieux remplir les siens.
Un pillage silencieux.
Un décaissement illégal.
Un scandale effacé par la stratégie ethnique. Mais l’Histoire a de la mémoire.
Et elle réclamera justice.
