QUAND L’AGITATEUR SE PREND POUR UN ARBITRE: réponse à une tirade de circonstance, l’agitation rhétorique de M. Alpha Issagha Diallo.
Lorsque l’arrogance tente de masquer l’indigence intellectuelle, elle se heurte fatalement à la rigueur de la pensée. La réaction de M. Alpha Issagha Diallo (*) à ma tribune ne relève ni du débat contradictoire ni de la critique constructive ; elle s’apparente plutôt à une échappée confuse d’opinions mal fagotées, dictées davantage par l’émotion que par l’analyse.
Qu’un propos volontairement provocateur dérange n’a rien d’étonnant ; que l’on y réponde sans arguments, en revanche, trahit une méconnaissance du sujet – ou pire, une paresse intellectuelle. En s’érigeant en parangon de science politique sans en maîtriser ni les outils ni les fondements, M. Alpha Issagha Diallo illustre tristement le propos de ma tribune : certains confondent l’écho de leur propre voix avec la légitimité d’un savoir.
Mon texte n’était pas une attaque ad hominem, mais une critique d’un phénomène : celui de la médiatisation de l’approximation sous couvert d’expertise.
Il y a des silences éloquents, et des cris qui trahissent l’angoisse. Dans sa tentative fébrile de voler au secours de M. Abdoulaye Bah, dont il semble s’être improvisé milicien de l’honneur menacé, M. Alpha Issagha signe, non pas une contradiction féconde, mais un pamphlet hâtif où l’attaque ad hominem tient lieu d’argumentation. Qu’il se rassure : mon propos n’était ni une conjuration contre la parole libre, ni une jalousie devant un micro allumé. C’était une analyse. Une tribune. Et c’est cela qui le dérange.
Son empressement à disqualifier mon titre de politologue ne fait pas illusion. Est-ce l’écho de son propre vertige face aux faits ou une simple ignorance des parcours académiques qui ne s’affichent pas en majuscules dans les statuts Facebook ? Je lui offre donc un rappel courtois : je suis titulaire d’une MAÎTRISE EN SCIENCE POLITIQUE et d’un DIPLÔME UNIVERSITAIRE EN DÉMOCRATIE, ÉTAT DE DROIT, ENGAGEMENT POLITIQUE ET CITOYEN DANS L’AFRIQUE FRANCOPHONE à l’Université Senghor d’Alexandrie. Rien d’autoproclamé. Rien d’improvisé. Seulement des centaines d’heures de réflexion, d’études et d’engagement civique.
Quant à sa leçon de « réalisme institutionnel », elle résonne comme une élégie du désespoir. Comparer la Guinée à une boussole sans aiguille n’est pas un diagnostic : c’est un abandon. S’opposer à l’idée que l’État puisse organiser des élections crédibles, c’est déjà capituler devant la réforme. Mon propos ne s’appuyait pas sur une naïveté volontariste, mais sur une exigence : celle de reconstruire l’État, non de le contourner.
Et puisque Issagha semble fonder toute sa démonstration sur la défense de la CENI, qu’il me permette de lui rappeler qu’on ne soigne pas une pathologie institutionnelle en fétichisant le symptôme. Les CENI, comme il le dit, sont nées d’un compromis. Mais aucun compromis ne devient dogme. Ce n’est pas être iconoclaste que de demander plus d’efficacité, de transparence et de responsabilité étatique. C’est être républicain.
En somme, sa réaction révèle moins une lecture de ma tribune qu’une posture : celle d’un gardien de temple vacillant, qui confond dévotion partisane et argument démocratique. Le « citoyen libre » qu’il revendique d’être gagnerait à relire ce qu’implique cette liberté : la capacité de débattre sans travestir, de contester sans caricaturer, de défendre sans s’agenouiller.
𝐉𝐎𝐀𝐂𝐇𝐈𝐌 𝐁𝐀𝐁𝐀 𝐌𝐈𝐋𝐋𝐈𝐌𝐎𝐔𝐍𝐎

𝐏𝐎𝐋𝐈𝐓𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄
𝐌𝐎𝐔𝐕𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐃𝐄𝐒 𝐑É𝐅𝐎𝐑𝐌𝐀𝐓𝐄𝐔𝐑𝐒 𝐃𝐄 𝐋’𝐔𝐅𝐃𝐆
