»Bah Oury a basculé de résistant à collaborateur, de porteur d’espoir à fossoyeur de liberté,… »
Bah Oury, Premier ministre sans pouvoir réel de la junte putschiste du CNRD et valet zélé du tyran Mamadi Doumbouya, s’est permis de sermonner les jeunes de l’Axe :《il ne faudrait plus que des gens viennent vous donner de l’argent pour sortir dans la rue et brûler des pneus》.
Mais qui parle ? Est-ce bien le même Bah Oury qui, hier, était en première ligne pour appeler ces mêmes jeunes à descendre dans les rues, à affronter les forces de l’ordre et à braver la mort pour défendre la démocratie ? Est-ce bien ce même homme qui fut le grand coordinateur des Forces Vives lors du 28 septembre 2009, quand des milliers de Guinéens manifestaient contre les dérives du Capitaine Dadis Camara ? Oui, c’est le même ! Et aujourd’hui, il ose traiter ces jeunes de《mercenaires de la rue. Quelle ingratitude, quelle hypocrisie !
La vérité est claire : l’intérêt de Bah Oury n’est plus lié à la sortie de ces jeunes pour réclamer leurs droits. Désormais, selon lui, ils doivent refuser l’argent qu’on leur donnerait pour manifester, mais accepter sans broncher les miettes que lui et son CNRD leur distribueront pour rester silencieux et enfermés chez eux. Voilà la nouvelle logique : quand l’argent change de camp, la morale change de discours, et l’orientation politique vire de direction. Quelle démagogie “intellectuelle” !
Hier, Bah Oury faisait l’apologie de la contestation et se drapait dans le manteau du défenseur des libertés. Aujourd’hui, il se contente d’endosser l’habit de Premier ministre décoratif, simple figurant dans la mise en scène d’un régime autoritaire. Hier, il encourageait la rue à se lever contre l’injustice. Aujourd’hui, il demande à cette même rue de se taire pour ne pas déranger son fauteuil et ses privilèges.
Bah Oury a basculé de résistant à collaborateur, de porteur d’espoir à fossoyeur de liberté, de symbole de lutte à complice d’oppression. Il ne sert plus le peuple, il sert un homme : Mamadi Doumbouya. Et au nom de ses intérêts personnels, il se transforme en justificateur attitré d’un régime qui confisque les droits et piétine la dignité des Guinéens.
La sentence est simple et sans appel : Bah Oury n’est plus un opposant pour le droit et la justice, il est devenu l’avocat du mensonge et le gardien de la dictature. Voilà sa vraie trahison.
Aduna No Yourmi
