Contre La sansure

Cellou, l’homme qu’on peut écarter, pas l’idéal qu’il porte

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Écarter Cellou Dalein ne suffira pas à éteindre l’aspiration des Guinéens à la justice et à la démocratie. Dans cette tribune, j’explique pourquoi éliminer un homme ne peut jamais effacer un idéal profondément enraciné dans la conscience d’un peuple.

Depuis le début de la transition guinéenne, certains conseillers officieux murmurent que la stabilité du pouvoir dépendrait de l’éviction de Cellou Dalein Diallo de la scène politique. Cette stratégie repose sur une illusion dangereuse : croire qu’en éliminant un homme, on peut éteindre une aspiration collective. Comme le rappelle un proverbe guinéen : « On peut éteindre une lampe, mais on ne peut pas éteindre le soleil. »

L’histoire récente du pays démontre que les Guinéens n’adhèrent pas à Cellou Dalein en raison de son origine ou de son appartenance ethnique. Ils le soutiennent parce qu’il incarne des principes universels : justice, paix et démocratie. Ces valeurs, il les a adoptées, défendues et exprimées avec constance, touchant le cœur d’une large partie de la population.

Ce phénomène n’est pas nouveau. En 1993, Alpha Condé s’était imposé grâce à un discours similaire, porté par la promesse d’une gouvernance plus juste. Plus tard, Lansana Kouyaté fut accueilli en sauveur lorsqu’il représenta ces mêmes aspirations en tant que Premier ministre. Et, plus récemment, le 5 septembre 2021, le discours du Colonel Mamadi Doumbouya, annonçant la fin d’un régime autoritaire et promettant un nouvel horizon démocratique, avait rallumé une flamme d’espoir dans tout le pays. Des millions de Guinéens, lassés des dérives du passé, avaient cru à la possibilité d’une rupture historique.

Aujourd’hui, écarter Cellou Dalein des échéances électorales ne suffira pas à apaiser cette attente. Car, comme le dit un autre proverbe du pays : « Même si tu bloques le chemin du ruisseau, l’eau trouvera toujours une autre voie. » La quête de démocratie et de justice est profondément enracinée dans la conscience nationale.

La Guinée n’a pas besoin d’ennemis à abattre mais d’institutions fortes, d’une gouvernance crédible et d’un projet commun. Croire que l’éviction d’un homme suffira à endormir un peuple éveillé par l’espoir relève d’une méprise historique. Et l’Histoire, elle, ne pardonne pas ces erreurs.

A bon entendeur salut ! D’ici-là, merci de contribuer au débat.

Elhadj Aziz Bah

Caroline Du Nord, USA

Note de l’auteur : Acceptons la pluralité d’idées. Pas d’injures, et rien que d’arguments.

 

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