Guinée, l’étranglement de la Démocratie dans l’indifférence du peuple! (Olladi Ibrahim, journaliste)
Il y a des moments dans l’histoire d’un peuple où le silence devient une complicité! Aujourd’hui, en Guinée, l’étau qui se resserre autour de la démocratie ne semble plus provoquer ni colère, ni sursaut, ni même un murmure. Comme si l’âme collective s’était résignée à subir.
Les refondateurs, au nom d’une transition sans fin, bâillonnent les voix discordantes, musèlent la presse, les acteurs politiques, sociétés civiles et multiplient les interdictions, transforment la rue en un espace de peur à travers les hommes en uniformes dans tout les carrefours de la capitale. Chaque jour, un peu plus, les libertés reculent dans l’indifférence totale des Guinéens.
Pourquoi ce mutisme? Est-ce la fatigue des luttes passées? Est-ce la peur des représailles? Ou bien l’habitude tragique de voir la Guinée confisquée par ceux qui promettent une refondation?
La seule force de resistance qui reste sans soutient du peuple est, les Forces Vives de Guinée (FVG) qui se contentent désormais des declarations. Ce fatalisme, est aujourd’hui la plus grande victoire des refondateurs. Car une dictature ne triomphe jamais seulement par la force, mais par l’apathie de ceux qu’elle oppresse.
L’histoire nous enseigne pourtant que la démocratie n’est jamais donnée: elle s’arrache, elle se défend, elle se protège. La liberté n’est pas un luxe, c’est une nécessité vitale pour un peuple digne. Tant que les Guinéens détourneront le regard, les refondateurs auront les mains libres pour étrangler ce qui reste de notre espace démocratique.
Le plus dangereux n’est donc pas la brutalité du pouvoir, mais l’indifférence du peuple. Car une nation qui s’habitue à l’injustice prépare son propre tombeau.
