RD Congo: Vital Kamerhe, l’«allié et frère» du président encore dans le pétrin!

Vital Kamerhe, président de la Chambre basse du Parlement, c’est désormais du passé! En tout cas, en attendant un autre de ces rebondissements auxquels nous ont habitués les politiciens!

Celui que le président Félix Tshisekedi  présente comme «un allié, un frère», soit un parapluie aussi épais que son immunité parlementaire, a présenté sa démission. Fait qui n’est pas sans susciter des interrogations. Car, face aux frondeurs qui oeuvraient pour sa destitution, le désormais ancien président de l’Assemblée nationale et ses partisans de l‘Union pour la nation congolaise (UNC), ont révélé publiquement des contre-vérités et décelé même plusieurs anomalies dont de fausses signatures, au niveau des pétitions.

Pourquoi donc, armée de tous ces arguments, cette grande figure de la politique congolaise n’a-t-elle pas attendu de faire courageusement face à ses détracteurs qui l’accusent, lui et quatre autres membres de «gestion opaque»? Du reste, malgré toutes ces dénégations et autres irrégularités soulevées par le camp Vital Kamerhe, les pétitions ont été jugées recevables par la commission parlementaire chargée de connaître de l’affaire! C’est certain, la démission est juste un épisode du dossier «Kamerhe», qui en appellera certainement d’autres. Comme dit par différents acteurs de la scène politique congolaise, Vital Kamerhe, loin d’être un alevin du fleuve Congo, en est plutôt un requin.

Vital Kamerhe, n’était-ce pas celui-là même qui, a après un séjour dans les geôles de son pays, en est sorti, d’abord en liberté provisoire, puis condamné à 20 ans de prison, a vu sa peine réduite à 13 ans avant d’être totalement acquitté en appel, le 23 juin 2022? L’affaire de détournement de 50 millions de dollars destinés à construire des maisons préfabriquées pour des militaires et des policiers, faisait, à l’époque, l’actualité socio-politico-judiciaire. Et pour cette action dans laquelle Vital Kamerhe a été accusé du détournement de la coquette somme de 50 millions de dollars, prévue pour lancer le mandat de Félix Tshisékédi, à qui a réellement profité le crime? Finalement donc, Vital Kamerhe, l’ancien directeur de cabinet du président Tshisekedi a obtenu le retour de l’ascenseur de la part de ce dernier au profit de qui il s’était désisté pour la présidentielle de 2018, afin d’être candidat pour 2023. Aujourd’hui, l’opposition qui qualifie d’irrégulière la procédure de démission, et la présente comme du «théâtre», avait déjà dénoncé, dans le temps, cet acquittement du président de l’UNC, qui sonnait comme un jeu de services rendus entre alliés, pour ne pas dire de petits copains.

Vital Kamerhe, n’est-ce pas celui dont la résidence, alors qu’il était vice-Premier ministre de l’économie, tout comme le Palais du Peuple, avait été prise pour cible par des auteurs de la présumée tentative de coup d’Etat en mai 2024? Les présumés putschistes en voulaient-ils à l’intégrité physique de l’ancien vice-Premier ministre? Qui étaient les véritables commanditaires de l’acte? Encore du flou autour du personnage de Vital Kamerhe qui semble être doté de plusieurs vies et qui, à l’instar du chat jeté en l’air, atterrit toujours sur ses pattes. Cette nouvelle affaire autour du vieux briscard de la politique en RD Congo, ne sera-t-elle, elle aussi, qu’un épiphénomène après lequel le président de l’Assemblée nationale rebondira une fois de plus, en tant qu’«allié et frère» du président Félix Tshisékédi?

Tout est envisageable dans une RD Congo où le mot impossible ne fait pas partie du répertoire  politique.

Par Wakat Séra

In. https://www.wakatsera.com/rd-congo-vital-kamerhe-lallie-et-frere-du-president-encore-dans-le-petrin/